Nos plus beaux villages : Le Grand-Bornand, la station-village versant durable

On grimpe ici depuis des lustres en villégiature l’été, profiter d’un paysage de carte postale aux cinquante nuances de vert, du vert sombre des forêts à celui plus tendre des alpages. Tout y est : les chalets traditionnels avec leurs toits en tavaillons, le clocher à bulbe, les cols, comme celui de la Colombière prisé des cyclistes de la Grande Boucle, les torrents et cascades, et les sommets enneigés, dont la pointe Percée qui culmine à 2750 mètres.

Établi au carrefour de deux vallées, celle du Bouchet qui s’élève le long de la chaîne des Aravis et celle du Chinaillon, plus abrupte, au pied de la chaîne du Bargy, avec au milieu le mont Lachat, le cœur du chef-lieu bat autour de son église et de sa grenette. Une ancienne halle aux grains dont les premières mentions remontent à 1569, date du premier incendie qui détruisit le village. Chaque mercredi depuis 1795 se tient ici le dernier marché au reblochon de la région. « 40 % de l’activité touristique annuelle est toujours concentrée sur la belle saison » relève André Perrillat-Amédée, le maire. Un Bornandin, amoureux de son village, qui a repris le flambeau de générations d’habitants veillant jalousement sur leur patrimoine naturel, agricole, architectural et touristique. Sans doute le secret de l’âme du Grand-Bornand, façonnée par les gens du pays qui n’ont jamais cédé aux sirènes du tourisme dit de masse.

Le Grand-Bornand. Photo Le DL/Gregory Yetchmeniza
Le Grand-Bornand. Photo Le DL/Gregory Yetchmeniza
Photo Le DL/Gregory Yetchmeniza
Photo Le DL/Gregory Yetchmeniza
Des chalets authentiques

Ils font le charme du Grand-Bornand : 450 chalets anciens, dont 130 chalets d’alpages antérieurs à 1950, qui lui donnent un supplément d’âme et d’authenticité. Le plus ancien du village date de 1664 et il est toujours habité par la même famille. Et n’allez pas les comparer à ceux des vallées voisines. Les chalets du Grand-Bornand sont uniques. Qu’ils aient été construits au XVIIIe   siècle ou après, ils reprennent tous la même organisation. « Une spécificité qui se retrouve dans la distribution des pièces comme dans la manière dont ils sont construits, toujours par des artisans locaux » note le maire. Des chalets à deux pans, toujours orientés de la même façon vis-à-vis de la pente, avec une façade qui doit être aux deux tiers de bois et une couverture en tavaillons. Et des portes et fenêtres petites pour résister au froid.


Des règles d’urbanisme qui ont traversé les siècles. Et un savoir-faire célébré à la Maison du patrimoine, où on cultive l’amour et l’histoire de l’Alpe. Un chalet traditionnel en épicéa, construit en 1830, lieu de transmission des traditions locales, désormais rejoint par La Source. Un autre lieu de découverte et de partage, avec des salles d’exposition et de spectacles, et une programmation artistique annuelle, qui va bientôt être inauguré.

De la cascade Mystérieuse au reblochon fermier

Le village, qui offre aujourd’hui 25 000 lits touristiques quatre saisons, s’est développé en pente douce. Seuls 3 % de sa vaste superficie (6142 hectares) sont urbanisés, avec des hameaux et des alpages dispersés et herbeux jusqu’à 2000 mètres, tous irrigués par des sources. « La commune tire son nom du cours d’eau le Borne. Et en latin, bornae veut dire les sources » ajoute le maire. Un élément au cœur de la légende fondatrice des premiers Bornandins. Elle raconte qu’à la cascade Mystérieuse, site naturel à découvrir en randonnée à l’Arbelay au Chinaillon, les Adam et Eve locaux se seraient rencontrés il y a plus de 2000 ans… De l’eau qui a permis la fabrication du reblochon fermier, né dans les alpages du col des Annes au XIIIe  siècle. Un savoir-faire qui a perduré. Première commune agricole de la Haute-Savoie, Le Grand-Bornand compte aujourd’hui 42 exploitations pérennes avec des exploitants jeunes (60 % d’entre eux ont moins de 40 ans). On aime dire ici que les vaches sont aussi nombreuses que les habitants. 2118 âmes et 2060 laitières cohabitent pour le meilleur. Ces vaches, emblème de la station, assurent la moitié de la production nationale de cette AOP reconnaissable à sa pastille verte.

Le Grand-Bornand c’est aussi une fabrique de champions, issus du ski club, et portés par un fan club, moteurs d’une vie associative riche (88 associations pour 2000 habitants). Là-haut, les enfants pratiquent l’alpin comme le fond dès la primaire, pour finir sur les podiums. Tessa Worley, Benjamin Daviet, les frères Midol, Sylvie Becaert, Roddy Darragon… Sur les circuits mondiaux, c’est souvent la station plus représentée. La plus médaillée aussi, comme aux JO de Sotchi en 2014. La tradition d’une station qui a su s’imposer comme organisatrice d’événements sportifs (Coupe du monde de biathlon, Tour de France), culturels (Au Bonheur des Mômes) et solidaires (Glisse en Cœur), depuis les premiers championnats du monde des handicapés de ski alpin et de ski de fond en 1974…

 

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