Quatre ans, c’était son âge lorsqu’elle est arrivée à Chamrousse. Quatre ans, c’est aussi le délai entre deux olympiades. Et pour Ninon Dapoigny, 15 ans aujourd’hui, ça compte. Le hasard a voulu qu’elle s’installe ici, berceau de l’olympisme.
Sa trajectoire de patineuse de haut niveau – elle a intégré l’équipe de France junior – semble la conduire tout droit vers les Jeux olympiques, « le Graal ! ». Elle aurait pu prendre la trace d’un Killy. Elle a choisi la ligne d’un Kevin Aymoz parce qu’il est « celui qui patine le mieux au monde ».
Des allers-retours quotidiens entre Chamrousse et Grenoble
Bien dans son corps, claire dans sa tête, la jeune patineuse n’a “que” 9 ans de pratique et de l’ambition, déjà. « Cela paraît beaucoup mais je n’en suis qu’au début. Je veux aller plus loin », nous dit-elle le regard fixe, face à l’objectif.
Question équilibre, Ninon sait de quoi elle parle. Ses entraînements se font tous les jours à la patinoire de Grenoble. Pas question pour autant de quitter Chamrousse qui lui apporte une sérénité assez remarquable pour son âge.
Derrière, on s’en doute, elle adopte une sacrée discipline. Mais loin de la subir, elle la maîtrise, et plutôt bien, alors que les compétitions internationales s’enchaînent. Le ski, elle n’en fait plus depuis un moment. C’est sans regret. Ninon apprécie Chamrousse autrement. Chaque soir, lorsqu’elle rentre à la maison, elle n’a d’yeux que pour ce décor, « incroyable », ces massifs qui enveloppent la station iséroise, sa maison.
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Un joli point de vue
La Croix de Chamrousse (à 2 250 m) justement pour la « très belle vue. Même si je conseille à tout le monde de visiter toute la station ». Accès direct par la télécabine de la Croix à Recoin à pied ou en skis. Ou sans remontée mécanique, en ski de randonnée l’hiver ou à pied l’été depuis le bas de la station.
Une randonnée
Les incontournables, le lac Achard et les lacs Robert avec « tous ses endroits pour pique-niquer ».
Son adresse préférée
« Le restaurant l’Écureuil notamment pour les bonnes pizzas. » Place de Belledonne à Recoin.
Pour toute gamine de cet âge qui grandit à Chamrousse, le ski c’est un peu le passage obligé. Ninon n’a pas dérogé à la règle, elle a très vite préféré le snowboard pour son côté ludique. Une saison d’hiver et puis s’en va…
« Le ski ne m’intéressait pas »
Un matin, Ninon se décide : elle veut faire du patin à glace. Chamrousse n’a pas de patinoire… Qu’importe ! Va pour Grenoble avec maman pour une première sortie qui reste dans les annales et qui la fait encore sourire : « Je n’ai fait que tomber, ma mère m’a fait comprendre qu’il fallait que je trouve un autre sport. »
Ce sera donc… Le patin à glace ! « Le ski ne m’intéressait pas, j’ai retenté le patinage un an après, j’ai commencé en loisirs ». Plus rien ne l’a arrêtée depuis. « J’ai intégré le groupe détection pendant 1 an et demi avant d’être dans une classe à horaire aménagé (CHA). Scolarisée à Chamrousse, je faisais les allers-retours quotidiens puis j’ai intégré une école à Grenoble pour pouvoir m’entraîner. »
Une discipline de fer à 15 ans
Maintenant au collège, Ninon suit les cours à distance. Pas le choix quand il faut s’entraîner 3 heures sur la glace, 5 jours sur 7, sans compter l’heure de préparation physique. Une discipline de fer, déjà, alors qu’elle vient de fêter ses 15 ans ! Mais Ninon sait pourquoi elle se lève tous les matins à 5 h 15 : « J’aime bien patiner, danser, et avec la super ambiance à Grenoble, j’ai toujours envie de me lever… »
Elle ne connaît pas le nombre exact de coupes et médailles qui habillent sa chambre (« une vingtaine peut-être ») car elle préfère encore regarder par sa fenêtre le décor de Chamrousse, qui la ravit, même sans patinoire…
Article issu du Dauphiné Libéré
