Elle est une enfant des Sept Laux. Réservée, comme les natifs de Belledonne, paysage de roc et de fer. À son âge, 16 ans, on prendrait ça pour de la timidité. Pas sûr. Anouk Tronchet parle volontiers lorsqu’elle est dans son bain, snow aux pieds, dans cette station qui l’a vue grandir.
La pente, c’est son truc. Le freeride, son petit plaisir pour s’échapper, un temps, des heures d’entraînements en freestyle, sa discipline qu’elle travaille depuis un an dans les Pyrénées au sein de l’équipe de France de snowboard. Elle confirme : « Ça fait toujours plaisir de revenir ici ». Ici, c’est la maison, la famille, les amis qu’elle retrouve bien souvent à Pipay, là où, gamine, elle retrouvait les petits du club de ski, le CO 7 Laux. « J’aime beaucoup cette station pour ses pistes, ses paysages, et surtout les beaux freerides ! Il n’y en a pas à Font-Romeu, c’est beaucoup plus plat. »
Anouk a fait ses gammes sur le snowpark, son terrain de jeu. C’est là qu’elle a passé le plus clair de son temps pour s’amuser et vite performer. Puis, la question s’est posée : aller plus loin ? Soutenue par ses parents, motivée par les pépites du CO 7 Laux qu’elle voyait avec ses grands yeux, et dotée d’une assurance tranquille, elle a décidé qu’elle aurait de l’ambition dans ce sport. Après avoir tutoyé les ascendants, la voilà déterminée à toucher les étoiles. Pour une enfant des Sept Laux, après tout c’était peut-être tout tracé…
Un coin préféré
« Du côté de l’Oursière (sous le télésiège) car il y a un super coin pour le freeride. »
Une vue à privilégier
En prenant le téléski des Loups, avant de descendre sur le snowpark, une table de pique-nique invite à se poser là et à admirer le paysage. « On est face à la Chartreuse où il y a toujours de super beaux couchers de soleil, la vallée avec Grenoble et de l’autre côté, on voit Chambéry jusqu’au lac d’Aix-les-Bains. J’adore m’arrêter là pour la vue. »
Une bonne adresse
« Le chalet des Oudis (bar restaurant d’altitude sous le télésiège de l’Eterlou) parce qu’il est situé sur les pistes, on y va souvent avec mes parents, soit pour manger à midi soit pour prendre un chocolat chaud aux alentours de 16 h avant de terminer la journée de ski. »
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À près de 600 km de Theys, loin de ses bases, Anouk évolue un peu comme un poisson dans l’eau. Interne à Font-Romeu, camp de base de l’équipe de France de snowboard où elle suit toute sa scolarité, elle s’est, semble-t-il, bien acclimatée aux Pyrénées.
Les pentes ne sont pas aussi bien dessinées que celle de Belledonne mais le snowpark, « vraiment super », est au-dessus. Alors, elle s’y donne à fond, à raison d’une demi-journée 5 jours/7, et elle sait pourquoi. « Je veux aller le plus loin possible », nous dit-elle avec cette candeur qui lui va à ravir.
Le plus loin, pour une rideuse de cette trempe, c’est accéder aux coupes du monde et « si possible aux JO ». Le rêve ultime, nous y voilà. Celui de tout gosse qui a commencé le sport dès les premiers pas. Pour Anouk, ce fut le ski d’abord avec papa maman puis le snow avec l’ami voisin de Theys. Elle n’avait que 7 ans et a compris que tous ces « tricks » étaient taillés pour elle.
La compétition, c’est ce qui l’attend, dès le 20 janvier avec le Festival olympique de la jeunesse européenne, en Italie. Elle va se mesurer, peut-être, à plus fort qu’elle. Mais elle n’en a cure car aux JO, elle en voit défiler, des grandes championnes. Et beaucoup l’inspirent. « En femmes, le niveau monte de plus en plus, des jeunes arrivent, les Japonaises s’entraînent énormément et peuvent se retrouver aux JO à 16 ans. »
Anouk aura 19 ans en 2026, année des prochains Jeux d’hiver à Cortina d’Ampezzo. La station italienne accueillera pour la première fois de son histoire olympique les épreuves de snow. Et ça, ça ne s’oublie pas…
Article issu du Dauphiné Libéré
