C’est le grand classique des vacances à la montagne. Presque aussi indispensable que la neige, la fondue fait partie de la carte postale. Mais tout le monde n’a pas l’estomac de taille pour affronter une telle bombe calorique. Plutôt que de se forcer à racler le fond du caquelon jusqu’à risquer l’implosion, certains pourraient être tentés de demander s’ils peuvent emporter le reste dans un doggy bag.
« Une fois que ça a durci, c’est terminé »
Gare à eux, préviennent les restaurateurs ! Déjà parce qu’ils risqueraient de vexer le cuisinier. Qui peut résister à ce savoureux mélange de beaufort, abondance et gruyère dont il a le secret ? Mais surtout parce qu’ils risqueraient d’être déçus. Les restaurateurs sont formels : impossible de retrouver la texture si caractéristique de la fondue en la faisant recuire. « Le fromage crée une osmose en chauffant avec le vin blanc. Une fois que ça a durci, c’est terminé », assure Jérôme Pelloui, de La Ferme à Élise à Saint-Cergues.
« Je ne garantis pas le résultat »
Son confrère Simon Lalanne, du restaurant Le Monchu à Chamonix, confirme : « Ce n’est pas une très grande idée. Pour la faire repartir, ça va être compliqué et le résultat ne doit pas être fantastique. »
La demande n’est d’ailleurs pas courante. En cinq ans d’activité, Mélanie Barreau, de La Table du Berger à Beaufort, n’y a été confrontée qu’une seule fois. Soumise à l’obligation légale de fournir un récipient pour emporter la nourriture non consommée à ceux qui en font la demande, la restauratrice s’y est prêtée de bon cœur. « Mais je ne garantis pas le résultat. »
La fondue en doggy bag n’est pas plus rentrée dans les mœurs à Chamonix. « Je dirais que ça nous arrive une fois par mois, estime Simon Lalanne. Quand le client insiste vraiment, je lui mets dans une boîte. »
Article issu du Dauphiné Libéré