Dans le brouillard ambiant, on distingue quelques silhouettes bleues. Ce samedi 15 mars, les gendarmes de la brigade avancée d’Avoriaz enchaînent les patrouilles dans le cœur de la station.
Leur principale mission du jour : assurer l’arrivée de quelque 5 000 jeunes Britanniques bien décidés à faire la fête pendant une semaine dans le cadre du Snowboxx (du 15 au 22 mars), grand festival de musique électronique.
Pas une mince affaire alors qu’il est plus que compliqué de se repérer à moins d’un mètre dans cette épaisse brume. Une mission presque impossible pour certains de nos amis anglais qui ont visiblement abusé de la Guinness durant leur voyage en bus entre Genève et Avoriaz.
« Si on ne se montre pas présent sur le terrain, c’est la porte ouverte à tous les délits »
C’est là que la mission des forces de l’ordre commence. Si la sécurité du festival est assurée par 50 agents anglais et français recrutés par l’organisation, la gendarmerie a également un rôle à jouer. « Quatre gendarmes conventionnés sont présents sur le Snowboxx tous les soirs jusqu’au milieu de la nuit. Il y a aussi des patrouilles dans la station et un maître-chien », avance l’adjudant Éric Bard, numéro 2 de la brigade de gendarmerie de Montriond.
Avec l’ouverture, la semaine de Noël/Nouvel An, la présence des gens du voyage tout le mois de janvier, les vacances de février ou encore Rock the Pistes, l’activité des gendarmes ne faiblit pas depuis le mois de décembre. Pour les hommes en bleu, deux maîtres-mots : prévention et sécurité. « Notre présence est dissuasive. Elle peut rassurer aussi. À l’inverse, si on ne se montre pas présent sur le terrain, c’est la porte ouverte à tous les délits », ajoute l’adjudant Bard. Parmi les principales problématiques auxquelles se retrouvent confrontées les forces de l’ordre au quotidien, on retrouve la consommation excessive d’alcool, l’usage et le trafic des stupéfiants et les vols en tout genre.
De la drogue vendue à… des gendarmes en congés
Lors de la dernière édition du Snowboxx, les amendes et les saisies liées aux stupéfiants étaient de l’ordre de 20 000 euros. Ce n’est pas les seuls exemples récents à ce sujet dans la station. En décembre 2023, deux saisonniers avaient été interpellés après avoir tenté de vendre de la drogue à des vacanciers qui étaient en fait… des gendarmes en congés. Plus récemment encore, un homme originaire de la région parisienne, soupçonné d’être l’un des gros vendeurs de la station, a été arrêté et placé en détention dans l’attente de son procès le 17 avril prochain.
La lutte contre les stupéfiants est une priorité pour la gendarmerie d’Avoriaz. D’où la présence régulière des brigades cynophiles lors des patrouilles pédestres au cœur de la station ou encore de gendarmes en civil. Car la forte consommation de stupéfiants et/ou d’alcools peut entraîner des accidents, voire des drames. Comme le dernier en date : mi-février, un Britannique de 23 ans, visiblement fortement alcoolisé à la sortie d’un établissement avoriazien, a été retrouvé sans vie au pied de la falaise sur laquelle est construite la station.
Un funeste accident que les gendarmes ne veulent pas voir se reproduire durant cette semaine du Snowboxx, ni plus tard d’ailleurs. Ainsi, ils ont quadrillé le cœur de la station toute la journée pour se montrer, conseiller et sensibiliser. L’heure n’est pas encore à la répression, même si certains « excités » attirent déjà l’attention des militaires. « On va tout mettre en œuvre pour éviter les débordements », reprend Éric Bard.
17 heures. Les 5 000 festivaliers sont presque tous arrivés à bon port. Certains prennent la direction des bars pour regarder le dernier match du XV de la Rose, d’autres préfèrent l’ambiance électrisante de la Folie douce, en attendant celle des concerts du Snowboxx dès le lendemain. La bière coule à flots chez les festivaliers. Les gendarmes veillent.
Article issu du Dauphiné Libéré
