Le domaine skiable des Deux-Alpes poursuit son élan de modernisation. Après le remplacement des télésièges du Diable et de Vallée blanche par des télémixtes, Sata group a engagé la construction du 3S Jandri.
Cet appareil construit par Pomagalski va succéder à l’historique DMC Jandri Express, réalisé en 1985 par la même entreprise, pour amener les skieurs et piétons jusqu’au glacier. Les superlatifs ne manquent pas pour cet investissement à hauteur de 135 millions d’euros, le plus important de la délégation de service avec Sata Group et sans doute la plus grosse opération dans les Alpes françaises avec la reconstruction des deux téléphériques des Grands Montets à Chamonix.
« Les caractéristiques du 3S sont exceptionnelles, dit Yann Carrel, directeur des opérations Sata group. Avec un débit de 3000 personnes/heure, on accédera au glacier en 17 minutes ». Comparé aux 1800 personnes/heure, et 40 minutes de montée avec le Jandri, l’écart est conséquent. Sa technologie permet également de réduire le nombre de pylônes à 7 contre 17 actuellement.
Depuis début mai, les travaux ont démarré s’appuyant « sur un process très abouti pour limiter les impacts », poursuit Jean-Michel Mellet, coordinnateur Sata Group du chantier. Le parking d’entrée de la station a été transformé en plateforme logistique. « Pour limiter le nombre de camions, des centrales à béton ont été installées sur place, au niveau de la gare de départ et de la gare intermédiaire ». En dehors du pylône 1 inaccessible en camion et qui justifie l’utilisation de l’hélicoptère, toutes les autres fondations ont été réalisées directement depuis les camions toupies.
À gauche de l’actuelle gare du Jandri, la zone de chantier est vaste ; 35 000 m2 de terre ont été excavées et seront réutilisées sur site. Les deux fondations qui supporteront la gare de départ émergent. Le bâtiment en devenir de 2000 m2 comprendra un garage pour dameuses, des espaces de stockage, un hall d’accueil clients, de vente et deux accès à la gare.
Une ouverture en décembre 2024
Le Jandri, que les athlètes utilisent pour leur entraînement sur le glacier, sert également d’ascenseur pour les équipes de chantier qui travaillent en altitude. À 2600 m, « une base vie a été aménagée pour les héberger », le restaurant La Toura assurant les repas. S’ils sont 40 ouvriers actuellement, « au plus fort du chantier, cet été, ils seront 120 ». Ici un terrassement important a été réalisé pour recevoir la future gare intermédiaire mais aussi le garage adjacent pour les cabines, qui sera en partie recouvert après la réalisation des ouvrages bétons.
Enfin, à 3183 mètres, les équipes préparent les fondations qui soutiendront la gare d’arrivée ainsi que le bâtiment la recouvrant. Celle-ci sera située à droite de l’actuelle.
La concomitance des travaux, dont une partie est réalisée en haute montagne, leur complexité et les délais en font un chantier hors norme qui va durer un an. « Notre objectif est d’avoir couvert les bâtiments des trois gares avant l’hiver pour travailler ensuite l’aménagement intérieur et les câblages électriques », complète M. Mellet. Les phases de déroulage et mise en tension des câbles sont prévues l’été prochain. En décembre 2024, le 3 S lancera la saison d’hiver et offrira de nouvelles perspectives aux skieurs comme à la station.
« La technologie de cet appareil intègre deux câbles porteurs et un câble tracteur, d’où « 3S », S comme Seile qui veut dire « câble » en allemand, explique Yann Carrel. Il offre la possibilité d’avoir des portées entre pylônes plus longues, ce qui explique qu’on passe de 17 à 7 pylônes ».
