Le Vercors sous l’œil des gendarmes : la traque des pilotes imprudents s’intensifie

Elles pèsent moins de deux kilos mais peuvent repérer n’importe quel objet volant jusqu’à 25 kilomètres (en plaine), de jour comme de nuit, et mesurer sa distance et sa hauteur de vol à plus ou moins deux mètres.

Ces jumelles sont un véritable bijou de technologie dont se servent les gendarmes de la brigade des transports aériens (BGTA) de Grenoble-Saint-Geoirs (basée à l’aéroport Grenoble Alpes Isère) dans le cadre de leurs missions de protection de l’environnement.

« C’est du matériel militaire de pointe, hyper efficace », abonde l’adjudant-chef Julien Lacraz, en manipulant l’objet avec les précautions qui s’imposent, « mais nous allons bientôt disposer du dernier modèle, encore plus performant », se réjouit-il.

C’est donc armés de ces jumelles que lui et ses collègues arpentent régulièrement les massifs du Vercors, de la Chartreuse – et possiblement celui des Écrins – pour traquer les pilotes d’avions de tourisme, de planeurs, de parapentes, de deltaplanes ou même de drones qui ne respecteraient pas les règles de l’air.

« Comme il existe un code de la route, il existe un code de l’aviation civile et nous devons veiller à ce que les pilotes se plient aux règles aéronautiques de survol et d’espace aérien », confirme-t-il.

Le ciel surveillé

Comme le 21 septembre, lors d’une nouvelle opération menée sur les hauts plateaux du Vercors, classés en réserve naturelle nationale et qu’il est, à ce titre, interdit de survoler à moins de 1 000 pieds – soit 300 mètres –, pour la protection de la faune, notamment.

« Les vols en rase-motte peuvent en effet effrayer les animaux sauvages ou d’élevage. Les bouquetins, par exemple, identifient très jeunes les rapaces comme leurs principaux prédateurs, donc l’ombre d’un aéronef est synonyme de danger pour eux et peut les perturber », illustre-t-il.

C’est pourquoi, aucun appareil (motorisé ou pas) n’est autorisé à survoler le site à très basse altitude, à l’exception bien sûr des hélicoptères dédiés aux secours ou chargés de missions particulières liées à des travaux ou à la livraison de vivres et de matériel dans des bergeries ou des refuges, qui bénéficient de dérogations exceptionnelles.

« Dans le Vercors, on sait qu’il est tentant pour les planeurs de suivre la crête des hauts plateaux parce que les conditions, en termes d’aérologie, y sont optimales pour se maintenir en vol ou gagner de l’ascendance ». Ce fut le cas de ce pilote de planeur contrôlé et verbalisé lors d’une précédente opération, le 21 juin.

Le 15 août, dans le même secteur, c’est un avion de tourisme qui avait été signalé aux gendarmes lors d’une journée de contrôles coordonnés avec les gardes de la réserve naturelle. « Il volait à plus de quatre kilomètres de là où nous étions ; trop loin, en regard du relief, pour que nous puissions réaliser des mesures complètes. La vérification s’est donc faite a posteriori sur l’application Flightradar où il avait laissé sa trace ».

Et d’expliquer : « Ces jumelles enregistrent les données ce qui permet de repositionner l’aéronef dans l’espace, après le contrôle, et de voir s’il volait dans les limites de la réserve naturelle, au-dessus ou en dessous de la hauteur autorisée ». Une fois l’infraction établie, le propriétaire de l’avion a été convoqué par courrier. « C’est une infraction de 5e  classe relevant du code de l’environnement qui donne lieu à une amende pouvant aller jusqu’à 1 500 euros », prévient l’adjudant Lacraz.

 Des pilotes sanctionnés

« Dans le Vercors, on sait qu’il est tentant pour les planeurs de suivre la crête des hauts plateaux parce que les conditions, en termes d’aérologie, y sont optimales pour se maintenir en vol ou gagner de l’ascendance ». Ce fut le cas de ce pilote de planeur contrôlé et verbalisé lors d’une précédente opération, le 21 juin.

Le 15 août, dans le même secteur, c’est un avion de tourisme qui avait été signalé aux gendarmes lors d’une journée de contrôles coordonnés avec les gardes de la réserve naturelle.

« Il volait à plus de quatre kilomètres de là où nous étions ; trop loin, en regard du relief, pour que nous puissions réaliser des mesures complètes. La vérification s’est donc faite a posteriori sur l’application Flightradar où il avait laissé sa trace ».

Et d’expliquer : « Ces jumelles enregistrent les données ce qui permet de repositionner l’aéronef dans l’espace, après le contrôle, et de voir s’il volait dans les limites de la réserve naturelle, au-dessus ou en dessous de la hauteur autorisée ».

Une fois l’infraction établie, le propriétaire de l’avion a été convoqué par courrier. « C’est une infraction de 5e  classe relevant du code de l’environnement qui donne lieu à une amende pouvant aller jusqu’à 1 500 euros », prévient l’adjudant Lacraz.

Quelles sanctions ?

Des sanctions plus difficiles à infliger aux pilotes de parapente « car, réglementairement, ils n’ont pas à avoir du matériel enregistré ni de voile immatriculée donc ils ne sont pas facilement identifiables ». Les télépilotes de drone, non plus, « qui ne pourront pas être localisés et encore moins verbalisés à l’instant T s’ils sont postés loin de leurs engins ou derrière une crête… »

Mais pour les identifier, les gendarmes savent pouvoir compter sur le renfort des gardes commissionnés de la réserve naturelle « qui effectuent un important travail de veille sur les réseaux sociaux et repèrent les propriétaires de drones qui, en général, ne résistent pas à l’envie de mettre leurs vidéos en ligne ».

Article issu du Dauphiné Libéré

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