Le sujet de l’ascenseur valléen Bozel-Courchevel, en projet depuis dix ans (au schéma de cohérence territoriale depuis 2017), boosté par les JO 2030 et la perspective du village olympique à Bozel, voit ses volets administratifs, techniques et financiers facilités. Il a fait l’objet de la dernière communication de la commune de Bozel avant les élections municipales en mars pour dévoiler les grandes lignes du projet.
On y apprend que la ligne sera poussée jusqu’à Courchevel 1850 et non plus 1550, sans rupture de charge pour faciliter aussi le transport de marchandises, et qu’un projet de parking à Saint-Bon a fait son apparition. L’ascenseur mettra ainsi Courchevel 1850 à 9 minutes de Bozel, avec des gares intermédiaires à Saint-Bon et Courchevel village, et des horaires élargis pour ceux qui travaillent (de 8 h 30 à 20 h 30 de décembre à avril selon la déclaration d’intention affichée sur le site de la mairie de Courchevel).
Diminuer le trafic routier
L’objectif étant de diminuer le trafic routier sur la D91A qui peut atteindre 11 000 véhicules par jour (dont 38 % en provenance de Bozel). Même si certains détracteurs font remarquer que le parking à Saint-Bon sera de nature à aspirer le trafic en provenance de l’aval de la vallée…
Au-delà de la remontée mécanique, le projet global préparé par SAS Développement, et présenté au Comité international olympique et au Comité organisation, est complété par une offre de logements et stationnement. Le parking de 670 places environ, assorti d’une gare routière et d’une salle événementielle, est prévu au Pré de la Chèvre (emplacement de l’actuel centre de secours), à cinq minutes du centre-bourg et de la gare de départ. Là aussi, certains opposants mettent en avant un parking sous-dimensionné, qui sera vite complet avec les saisonniers et les futurs logements alentour.
Alors que le calendrier prévisionnel fait état de travaux de 2026 (fin des procédures administratives) à l’été 2029, la municipalité bozelaine insiste sur « l’opportunité, le bien vivre de demain et l’héritage pour le territoire, avec un reste à charge raisonnable ». Les infrastructures seront toutes reconverties : rénovation de la salle polyvalente pour les scolaires et les associations, pôle culturel et événementiel, restructuration du centre de secours, transformation du village olympique en logements sous diverses formes d’occupation, et construction de la cuisine centrale (la communauté de communes Val Vanoise ayant déjà acquis le foncier dans la ZAE). Mais aussi un hôtel (avec bar et restaurant), avec stationnement en sous-sol, et une résidence hôtelière prendront place zone du Désert (actuel parking de la salle polyvalente).

Des zones destinées à l’habitat permanent ont été ciblées
Face aux craintes d’une tension foncière aggravée et d’une pression encore plus exacerbée des saisonniers, la commune de Bozel a décidé d’une révision de son plan local d’urbanisme « pour cibler des zones destinées à l’habitat permanent sous maîtrise communale ». Malgré les promesses de « création d’emplois, de retombées économiques, d’amélioration des déplacements », il demeure des réticences parmi les populations des deux communes directement concernées.
Quant aux travaux, ils sont soumis à l’obtention des financements. Pour le seul ascenseur valléen, sur 25 millions d’euros, la part de Bozel (un cinquième soit 5 millions) correspond à la valorisation des terrains cédés à SAS Développement, en charge aussi de l’acquisition des terrains manquants.
Le reste à charge du parking et du tronçon 1550-1850 fait partie des demandes faites à la Solideo (Société de livraison des ouvrages olympiques) et au comité d’organisation.
Enfin, la SAS s’est engagée à reverser les plus-values réalisées sur la vente de divers équipements. Un plan de financement qui n’est pas de nature à calmer les oppositions.
Article issu du Dauphiné Libéré