Ouverte pendant les vacances de Noël, la petite station du col des Guérins fait le bonheur des locaux et touristes venus profiter de l’unique descente et de la vue imprenable sur la falaise de Céüse. Le 30 décembre dernier, l’endroit bourdonne d’activités : enfants sur des skis, snowboards ou luges s’aventurent sur leurs premières pentes enneigées. « Les gens viennent apprendre à leurs enfants à skier, c’est parfait pour débuter », confie Lola, bénévole de l’association Les 2 Céüse, qui s’occupe de la location de matériel.
« Tous les gens du village sont très heureux de cette station »
Propriété de la municipalité de Sigoyer, la station a été créée dans les années 1960. À l’époque, elle disposait d’un unique téléski , un peu plus long que celui d’aujourd’hui. Depuis une dizaine d’années, un nouveau tire-fesses a remplacé l’ancien, mais l’engouement des locaux pour l’endroit reste intact. « Tous les gens du village sont très heureux de cette station, même les nouveaux habitants. C’est convivial et familial. On vient ici pour se détendre, discuter avec des gens », témoigne Pierre, Sigoyard depuis 40 ans, qui a appris à ses enfants à skier sur l’ancien téléski.
Derrière la station, c’est toute une communauté qui se mobilise pour la maintenir en activité. Marion Ravieski, qui a appris à skier ici il y a plus de 30 ans, revient – à demi-mot –, sur une récente péripétie : « Un fusible a lâché et en croyant réparer, ils ont fait sauter le boîtier du moteur qui s’est enflammé. La station a dû fermer toute une après-midi. Mais dès le lendemain, grâce à l’aide des habitants, tout était réparé. »
Cette réactivité s’appuie sur un groupe de discussion créé sur les réseaux sociaux, dans lequel les habitants de la commune partagent les dernières nouvelles : « Il y a même un groupe de discussion qui s’appelle Allô Sigoyer et qui permet de tenir tout le monde au courant des infos de la station. Il y a un vrai élan de solidarité », ajoute-t-elle avec enthousiasme.
Pour Lola, bénévole aux 2 Céüse, cette entraide est indispensable : « On loue du matériel de récupération, ça dépanne tout le monde ». Une implication saluée par Grégory Meguireche, employé communal et perchman quand la station est ouverte : « La municipalité de Sigoyer fait son maximum pour maintenir le site en état ».
Le défi du manque d’enneigement
Comme d’autres stations de moyenne altitude, celle du col des Guérins souffre du manque de précipitations. « Dès qu’il tombe de la neige, c’est le branle-bas de combat à la mairie », explique Grégory Meguireche. Déjà la saison dernière, les chutes avaient permis la réouverture de la station. Cet hiver, 20 centimètres ont suffi à la remise en route. Guy, l’employé communal chargé de damer la piste, a agi rapidement pour préserver le manteau neigeux. « Avec le soleil rasant, l’ombre arrive vite l’après-midi, ce qui permet de maintenir la piste en bon état », précise Laurent Girousse, gérant du restaurant Le Crux, situé face à la descente.
Clara Zurek, habitante de Pelleautier, se réjouit de la réouverture : « On est heureux de pouvoir continuer à skier dans le coin. C’est plus convivial, on connaît un peu tout le monde. » Marion Ravieski, elle, savoure des retrouvailles inattendues : « J’ai retrouvé des amies que je n’avais pas vues depuis près de 20 ans. »
Malgré les défis, l’engouement ne faiblit pas. « Hier, il y avait trop de queue au tire-fesses », relate Line, venue d’Allemagne pour passer les vacances chez ses grands-parents. Pour les habitants de Sigoyer, le col des Guérins est bien plus qu’une station de ski. C’est un lieu de partage, de solidarité et de souvenirs, un vestige précieux à préserver. « Tout ce qu’on espère, c’est que ça dure », conclut Grégory Meguireche.
Article issu du Dauphiné Libéré
