Nos plus beaux villages : Besse-en-Oisans, un village préservé au cœur du Ferrand

Au cœur des ruelles étroites, pavées d’ardoise et de pierres rondes, le temps semble s’être arrêté. Les maisons ont conservé leur allure d’antan : trapues, avec de petites ouvertures « pour limiter les pertes de chaleur ». « Rien n’était fait au hasard », relève Benjamin Thibault, ancien responsable de la Maison des alpages, qui organise des visites guidées du village l’été.

Capture d'écran Google Maps
Capture d'écran Google Maps
La fiche d'identité de Besse-en-Oisans

Population : 133 habitants
Gentilé : Bessat, Bessate
Altitude : 1450 m (1228 m – 3122 m)

Photo Le DL/Marc Greiner
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Il y a 150 ans, à Besse, toutes les habitations étaient de petites fermes où se massaient des familles nombreuses, raconte le maire, Jean-Rémy Ougier, né dans le village il y a 72 ans. Les « calades » – ces rues pavées – facilitaient la circulation des animaux de trait, logés au rez-de-chaussée avec les habitants. Au premier étage s’entassait le foin, fauché l’été sur les plateaux.
« Mon grand-père disposait d’un chalet sur le plateau d’Emparis. Il montait en juin avec les bêtes et redescendait en septembre. Nous mangions des poêlées de grenouilles, du fromage local. Je m’en souviens comme si c’était hier », raconte-t-il. Aujourd’hui, il occupe la maison de son grand-père, dans le village ; sa sœur, celle de leurs parents.

La majorité du patrimoine est restée dans les mains des Bessats. Après avoir quitté le bourg pour la ville dans les années 1950, ils sont nombreux à être revenus rénover les logements, pour en faire des résidences secondaires. Attachés au village où ils ont leurs racines, ces Bessats ont contribué à lui redonner son éclat, alors qu’il était « en piteux état » dans les années 1990, se souvient Jean-Rémy Ougier.

Photo Le DL/Marc Greiner
Photo Le DL/Marc Greiner
Une église « gigantesque »

L’église impressionne par sa taille. Dominant le bourg, elle aurait été construite par l’évêché de Grenoble pour remplacer la précédente, située dans le cimetière et qui tombait en ruines. Son histoire reste néanmoins « peu documentée », en dehors de ses vitraux remarquables, « certains donnés par des familles du village, d’autres issus du sanctuaire de Notre-Dame-de-la-Salette », détaille Benjamin Thibault, ancien responsable de la Maison des alpages.

Au moment où l’église a été construite, le bourg comptait environ 1 000 habitants – aujourd’hui, ils ne sont plus qu’une centaine. D’où sa taille, qui peut paraître « gigantesque » par rapport à la surface du village, relève le guide. Les Bessats auraient été très pieux. Besse dispose d’ailleurs d’une dizaine d’oratoires, tous voués à un saint.

Sur les maisons, des pierres sont marquées d’inscriptions ponctuées de croix catholiques ou protestantes. « Les idées protestantes ont largement essaimé à Besse, amenées par des colporteurs venus de Suisse ou d’Allemagne », poursuit Benjamin Thibault. Pendant les guerres de religion, ils ont fui vers la Savoie et le temple a été détruit.

Une centaine d’habitants à l’année

Aujourd’hui, la mairie recense 135 habitants permanents. Un chiffre en baisse constante. Néanmoins, « avec le télétravail et l’installation de la fibre, nous espérons attirer davantage », note l’édile. La plupart des commerces (une épicerie, une boulangerie, deux restaurants) ne sont ouverts qu’un ou deux jours par semaine l’hiver. L’été, en revanche, des files de voitures viennent rompre la quiétude du bourg, dont la rue principale – la seule à être goudronnée – mène au plateau d’Emparis : un site protégé, départ de multiples randonnées.

Niché au creux de la vallée du Ferrand, à une vingtaine de kilomètres du Bourg-d’Oisans, le village est regroupé sur lui-même ; les maisons serrées les unes contre les autres, presque toutes mitoyennes. Une sorte de « carapace », décrit le maire, destinée à « se prémunir du froid ». Inscrite au registre des Bâtiments de France, Besse a conservé cette architecture particulière, faite de dédales, de ruelles en pentes, de toits à deux pans légèrement inclinés.

Photo Le DL/Marc Greiner
Photo Le DL/Marc Greiner

Le volume du village, lui, est resté le même depuis le XIXe  siècle. Le plan local d’urbanisme (PLU) contraint aujourd’hui à construire sur l’existant.

Besse attire pour son patrimoine, sa nature préservée et ses sentiers. Le GR54 y fait étape. L’été, le bourg vit largement de l’activité touristique, avec gîtes, chalets d’altitude, chambres d’hôte et une aire de bivouac.

Autre attrait : ses spécialités culinaires « nombreuses », selon le maire, citant les farcis et les crozets – à ne pas confondre avec ceux de Savoie ! Deux préparations à base de pommes de terre, celle-ci ayant été cultivée de longue date à Besse. « Elle était réputée jusqu’à Grenoble, la terre étant riche et bien drainée ». Autant de vestiges d’une vie paysanne, faite « d’hivers rudes et de travaux des champs », mais aussi « d’humilité et de simplicité », aime rappeler Benjamin Thibault à ses visiteurs.

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