De nombreuses interrogations persistent sur l’application du décret qui modifiera la loi prévoyant la lutte contre le tabagisme. Qui, où, à quelle heure et sous quelle forme ? Dans cette situation, impossible de ne pas penser aux domaines skiables. Pour la Ligue contre le cancer, c’est « une étape inéluctable (d’y interdire le tabac) ».
L’association a d’ailleurs déjà inauguré cinq espaces sans tabac sur des fronts de neige savoyards, sur les stations de Crest-Voland Cohennoz et de Villard-sur-Doron, en Savoie. Mais avec ces nouvelles mesures, l’interdiction concernera-t-elle l’ensemble des stations ?
Crest-Voland en précurseur
À cette question, les Domaines skiables de France (DSF) ont déclaré « suivre avec attention les dispositions du décret […], et attendre la publication du texte définitif et ses modalités d’application spécifiques [pour se positionner] ». En attendant, ceux qui ont déjà pris la décision encouragent leurs voisins à faire de même.
En 2023, Crest-Voland était la première station à le faire sur son front de neige. Le maire, Christophe Rambault, s’en réjouit encore : « On a été sensibilisé à travers des ramassages. Ce n’est pas contraignant, les gens s’adaptent. Moi, j’aimerais bien le mettre sur l’ensemble de la station, en créant des espaces fumeurs. »
La cigarette, premier déchet en montagne
Si les cigarettes jetées en pleine nature peuvent passer inaperçues en plein hiver, ce n’est pas la même histoire une fois la neige fondue. L’association Mountain Riders, basée à Chambéry, organise plus de 80 ramassages de déchets chaque année dans les massifs montagneux français.
Et le constat est clair : « En volume, le mégot est le déchet numéro 1 », explique Émilie Maisonnasse, responsable du programme Montagne zéro déchet. En chiffres, ça fait « 58 276 mégots ramassés en 2024, et pas sur la totalité du domaine », ajoute-t-elle.
Un chiffre colossal, aux impacts lourds : « Pour atteindre notre objectif d’une montagne 0 déchet en 2030, il faut améliorer le cycle de l’eau. Sauf qu’un mégot pollue 500 litres d’eau. C’est l’affaire de tous, car le nombre de mégots jetés ne diminue pas. »
Article issu du Dauphiné Libéré
