Transition énergétique : une IA suit les skieurs pour optimiser les remontées en station

Déjà spécialiste de l’observation et de l’analyse des flux montants sur les domaines skiables grâce à des caméras intelligentes positionnées au départ des remontées mécaniques, l’équipe de BlueCime (Grenoble, Isère) s’attaque maintenant aux flux descendants, autrement dit à l’observation des skieurs sur les pistes. Et son objectif n’est pas de surveiller le comportement ou le niveau des skieurs mais de faire faire des économies d’énergie aux domaines skiables.

« Aider à la sobriété énergétique »

Comment ? « En analysant l’ensemble des flux, montants et descendants, et en les intégrant dans des modèles, nous pouvons anticiper les flux futurs et fournir des outils d’aide à la décision aux exploitants pour qu’ils optimisent la vitesse de leurs remontées, assure Raluca Debusschere, cheffe du projet. La promesse centrale est d’aider à la sobriété énergétique. Notre objectif est de faire baisser la facture énergétique des remontées de 20 %. À l’échelle de la région Auvergne-Rhône-Alpes, si toutes les stations sont équipées, ça représente une réduction de 2 000 tonnes éq. CO2 ou de 8 millions d’euros par an. Sans compromis sur la satisfaction client, évidemment. »

Baptisé Soften (solution pour l’optimisation des flux skieurs pour la transition énergétique des domaines skiables), ce projet rassemble autour de BlueCime le laboratoire Hubert-Curien de l’Université Jean-Monnet de Saint-Étienne, le laboratoire G-Scop de l’université Grenoble Alpes, le groupe Sofival et le domaine skiable de Valmorel.

Le laboratoire stéphanois a développé un algorithme d’IA de comptage des skieurs dans les files d’attente et un autre pour le suivi des skieurs sur les pistes qui fonctionne même par mauvais temps, même sur une piste parsemée de sapins. L’équipe de BlueCime s’est, elle, chargée de les intégrer dans des caméras, autonomes en énergie et démontables.

« Généraliser les meilleures stratégies d’exploitation »

« Nous commercialisons depuis huit ans Sivao, une solution pour observer les télésièges et les télécabines lors de l’embarquement , nous allons donc maintenant pouvoir proposer aussi des caméras pour l’observation des files d’attente et des pistes. Et grâce au travail du laboratoire G-Scop, nous allons pouvoir aussi proposer un jumeau numérique de la station qui intègre, outre les remontées, les données géographiques et donc le comportement des skieurs. »

Cette solution d’aide à l’exploitation, au nom de code Soften Web, permettra de simuler une journée dans n’importe quelle station, de tester les conséquences de la modification de la vitesse d’une ou plusieurs remontées, d’analyser l’impact de la suppression ou de la création d’une remontée, la réduction du domaine les jours de faibles affluences… ou même « de généraliser les meilleures stratégies d’exploitation », parie encore l’équipe de BlueCime.

Raluca Debusschere, chef du projet Soften. Photo Le DL/Matthieu Estrangin
Raluca Debusschere, chef du projet Soften. Photo Le DL/Matthieu Estrangin

Lancé en 2023 et financé à hauteur de 2M€ par France2030, Bpifrance, l’État, la Région Auvergne-Rhône-Alpes et Grenoble Alpes Métropole, Soften rentre dans une nouvelle étape avec, dès l’hiver prochain, l’utilisation sur le terrain des outils développés.

Article issu du Dauphiné Libéré

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