Chanteur, acteur, musicien, auteur… Il avait incarné Nestor Burma, avait été un inoubliable crooner dans « Les sous-doués en vacances »… L’artiste Guy Marchand savait tout faire. Déplacer des montagnes pour accomplir ses rêves, et même aller jusqu’à les escalader, pour le cinéma, le défi ou la passion. Lui qui se disait amoureux de la montagne mais pas des sports d’hiver, et qui se voyait « de Chamonix plus que de Megève », aimait passer ses vacances en famille dans la vallée du Mont-Blanc.
Plus d’une année passée à Chamonix
En 1980, il avait passé plus d’une année dans la capitale de l’alpinisme pour le téléfilm « La voie Jackson », avec Samy Frey. Il y avait découvert l’escalade, gravi la voie Rebuffat à l’aiguille du Midi, avait tourné dans le pilier Bonatti, dans l’aiguille des Drus, s’était risqué dans la falaise des Gaillands de nuit, imbibé au génépi… De quoi nouer de solides relations d’amitié avec des figures de la vallée, notamment chez les guides. Et c’est logiquement à Argentière « la meilleure école de ski », qu’il avait choisi de faire passer ses premières étoiles à sa fille.
Un habitué de la Haute-Savoie
Après l’effondrement du pilier Bonatti en 2005, c’est au tour du géant du cinéma qu’était Guy Marchand de disparaître. Nul doute que sa disparition laissera des regrets un peu partout en Haute-Savoie, un département que l’acteur, passionné de jazz, a sillonné à de nombreuses reprises à l’occasion de concerts ou de tournages. Après sa propriété du Luberon, c’est peut-être dans les alpages haut-savoyard qu’il se sentait le plus à l’aise : « Je suis comme crocodile Dundee, déclarait-il ainsi dans nos colonnes en 2001 depuis l’alpage de Mayère, sur les hauteurs de Sallanches : J’ai peur de traverser une rue en ville. Une journée en ville suffit à me traumatiser. »
Article issu du Dauphiné Libéré
