Les vidéastes outdoor se multiplient. Passionnés de sports, ils filment et photographient les meilleurs alpinistes ou traileurs du monde, au cours de leurs aventures, pour mettre en avant leurs pratiques. Pour en arriver là, « il a fallu se légitimer. On a prouvé qu’on était capable d’être dedans, d’être dans le truc. Tout ça, c’est dû au fait qu’on se soit lancé par passion, c’est devenu du business mais c’est avant tout de la passion » annonce Jordan Manoukian, co-créateur de Mountainslegacy.
Succès international
Originaire d’Aix-en-Provence, il est arrivé dans la vallée de Chamonix il y a une dizaine d’années. Formés au fil des rencontres, Jordan et son équipe ont rapidement fait parler d’eux : « Il y a 8-9 ans, des marques sont venues et rapidement, nos contenus sont devenus viraux. On s’est rendu compte que la création de contenus était hyper importante et que l’outdoor était sous-estimé. Tout s’est accéléré, on a eu des clients de plus en plus gros, jusqu’à faire les plus grosses campagnes internationales. »
On a plusieurs casquettes, on est réalisateur mais on est aussi sportif, pas de haut niveau mais suffisamment bon pour suivre n’importe qui
Jordan Manoukian, co-créateur de Mountainslegacy
Un savoir-faire unique
Pour faire sa place dans le milieu, il n’y a pas de voie royale. Simon Dugué, vidéaste spécialisé en trail, a su valoriser son travail à travers la plateforme YouTube : « Aujourd’hui, 99 % de mes revenus proviennent de ma boîte de production, ce que je fais avec ma casquette personnelle, notamment sur YouTube, n’est pas rémunérateur. Seulement, je pense que tout est lié, le fait de développer une communauté me permet aussi d’obtenir de la visibilité et de donner de l’ampleur à mes projets professionnels. »
Simon est producteur indépendant, il cumule aujourd’hui 22 000 abonnés sur YouTube et collabore avec les plus grandes enseignes de sport. « Ma clientèle est majoritairement composée de marques, j’ai noué des liens avec des athlètes avec qui je travaille régulièrement dont les projets sont financés par leurs partenaires. Que ce soit Nike avec Baptiste Chassagne ou la marque ON running pour laquelle j’accompagne Simon Gosselin sur la Western State aux États-Unis. Ma relation avec eux permet aussi de pouvoir réaliser des images que n’importe qui ne pourrait pas faire. »
En effet, les deux hommes sont parties prenantes dans le milieu des sports outdoor. La communication étant un élément phare de la carrière des athlètes, les vidéastes les accompagnent dans leurs productions promotionnelles et de quelle manière. « En fait, on a plusieurs casquettes, on est réalisateur mais on est aussi sportif, pas de haut niveau mais suffisamment bon pour suivre n’importe qui dans différentes disciplines que ce soit de l’alpinisme, de l’escalade, du trail. On a joué de cette capacité pour se faire une place et se professionnaliser » explique Jordan Manoukian. Sollicités par les plus grandes marques de sport, Mountainslegacy concurrence aujourd’hui des boîtes de productions internationales dont les moyens financiers ne sont pas comparables.
« Je fais de l’escalade cinq fois par semaine, de la course, beaucoup de parapente »
Antoine Mesnage, photographe et vidéaste indépendant Pour être performants, ces producteurs s’entraînent quotidiennement. « Le métier porte aussi sur notre capacité à suivre les meilleurs en montagne. C’est pour ça qu’on s’entraîne dur pour être au niveau, je considère quand je m’entraîne que ça fait partie de mon métier. Je fais de l’escalade cinq fois par semaine, de la course, beaucoup de parapente » précise Antoine Mesnage, photographe et vidéaste indépendant.
Article issu du Dauphiné Libéré
