Savez-vous que le massif du Jura commence dans l’agglo de Grenoble ?

Un peu de géographie. De quoi se rappeler les cours à l’école primaire. Situer sur une carte de France, les Pyrénées, le Massif central et les Vosges, la tâche est facile.

Placer les Alpes dans le sud-est du pays n’est pas trop compliqué non plus. Enfin presque. Les Préalpes peuvent rendre la mission un peu plus difficile. Au sud, on peut se demander si le mont Ventoux, seul au milieu du Vaucluse, fait partie de la même chaîne de montagnes que le mont Blanc ou la Meije. Au nord aussi, il peut être assez difficile d’identifier les limites du massif. Où s’arrêtent les Alpes et où commence le très proche massif du Jura ? La réponse a de quoi surprendre.

4 départements clairement identifiés

En France, l’appellation administrative officielle « Massif du Jura » englobe les départements du Territoire-de-Belfort, du Doubs, du Jura et de l’Ain. C’est dans ces territoires que l’on retrouve les sites les plus connus de cette chaîne de moyenne montagne :

• Mouthe dans le Doubs est connue pour être la commune la plus froide de France.
• La station de ski des Rousses dans le département du Jura est un des meilleurs domaines nordiques de France.
• Le col du Colombier dans l’Ain qui vite devenu une ascension presque incontournable sur le Tour de France.

Mais le massif du Jura va bien plus loin que ces quatre départements. En largeur, la chaîne de montagnes s’étend au maximum sur 65 kilomètres entre Besançon et Neuchâtel en Suisse. C’est d’ailleurs, au sein de la Confédération helvétique que se trouve l’extrémité nord du massif, à Dielsdorf, une commune du canton Zurich.

La pointe sud se situe plus de 360 kilomètres plus loin. Géographiquement, la limite méridionale du massif du Jura est considérée comme étant le saillant du Rhône, à la limite entre le Bugey (dans l’Ain) et la Savoie.

Une partie du Jura en Savoie

Mais des géologues ont analysé les caractéristiques lithologiques (étude de la composition des sédiments) et structurales des reliefs des Préalpes. Il sont ainsi parvenus à identifier que des secteurs comme le Salève ou encore l’Avant-Pays savoyard faisaient bien partie de la chaîne du Jura. Deux exemples concrets en Savoie :

• Le lac du Bourget est entouré de montagnes : à l’est, vous avez le massif des Bauges qui fait partie des Alpes dominé par le Revard. Et de l’autre côté à l’ouest, vous avez le massif du Jura avec son célèbre belvédère du Mont du Chat.
• Le lac d’Aiguebelette connu pour sa température d’eau presque « tropicale » se trouve dans l’Avant-Pays savoyard et donc dans le Jura.

Une extrémité sud tout près de Grenoble

Mais nous ne sommes pas encore arrivés à l’extrémité sud du massif. Pour la trouver, il faut se rendre dans le département de l’Isère. Le Jura est un relief plissé et son pli le plus méridional est l’anticlinal du Ratz. Un anticlinal est une structure géologique consistant en un pli convexe dont le cœur est occupé par les couches géologiques les plus anciennes. Celui que nous venons d’évoquer inclut deux secteurs de montagne :

• Le plateau du Grand-Ratz : au pied du massif de la Chartreuse, il culmine à 942 mètres d’altitude. Il domine les communes de Voreppe, au sud, La Buisse ou encore Voiron à l’ouest et Saint-Étienne-de-Crossey au nord-ouest. Ce secteur avait fait la une de l’actualité en août 2022 lorsqu’il avait été touché par de violents feux de forêt. Le village de Saint-Julien-de-Ratz se trouve sur ce plateau à moins de 30 minutes de voiture de Grenoble.

• La Dent de Moirans : culminant à 988 mètres d’altitude, elle se trouve sur les communes de Saint-Quentin-sur-Isère, Montaud et Veurey-Voroize. Un sommet qui a la particularité d’appartenir à la fois au massif du Vercors d’un point de vue géographique et à celui du Jura d’un point de vue géologique.

La science a parlé : Veurey-Voroize faisant partie de la Métropole de Grenoble, le massif du Jura commence bien aux portes de la capitale des Alpes.