La surface où l’on peut capter le téléphone ne représente pas plus de 5 m². Dans la direction de la Crosta, le lieu est en plein dans le collimateur de l’antenne relais d’Aussois, sur le versant opposé de la vallée de Haute Maurienne. Tout le reste du secteur du col du Petit Mont Cenis est en zone blanche. C’est ici le côté Est du gigantesque lac de retenue du Mont Cenis où passe la grande route du col du même nom, frontière entre la France et l’Italie. Une carte postale où que l’on se tourne.
« On l’a construit l’abri du téléphone il y a 25 ans », raconte François Charon. « C’est parti de plaisanteries. On a d’abord mis un poteau pour signaler que le téléphone mobile passait. On voulait aussi mettre une cabine anglaise. On en avait trouvé une mais, ensuite, elle n’était plus disponible. Alors on a construit le kiosque avec “Téléphone” écrit dessus. » Le kiosque est né comme ça, rappelant vaguement les cabines téléphoniques à pièces de l’époque. Un petit message explique : “Le bonheur ! Ici passe le portable…”
De belles balades autour du refuge
François Charon, 74 ans, et sa femme Martine ont créé le refuge du col du Petit Mont Cenis, juste à côté. « En 1987, on a repris la ferme d’alpage qui accueillait encore 40 vaches. En 1988, on a ouvert le refuge. » Depuis, en été, c’est une destination prisée des Turinois (la capitale du Piémont est à une heure et demie de là). Le site est très fréquenté. Le dimanche, le parking d’une centaine de places est plein. Car le refuge est aussi un départ de belles randonnées vers les lacs Perrin, le lac de Savine sous les Dents d’Ambin, les lacs Giaset, le Mont Froid et son lac de l’Étoile…
Depuis 2010, l’établissement a été repris par les enfants du couple fondateur, Igor et Clovis Charon. Une histoire semblable à celle de Plan Mya en Beaufortain, où trône l’autre cabine téléphonique, et où Yvon Bochet et sa femme ont tenu le refuge avant qu’il ne soit repris par leurs filles.
« La tranquillité dans un coin de paradis »
Au refuge du col du Petit Mont Cenis, il n’y a pas de réseau. Forcément, sinon le kiosque n’aurait pas eu de sens. « Pas d’internet, pas de wifi, pas d’électricité, pas de téléphone portable, pas de carte bancaire… La tranquillité dans petit coin de paradis… » promet le site du refuge sur internet. Car c’est (aussi) pour cette déconnexion numérique totale que se fréquente la montagne. Jusqu’à ce que le manque n’en angoisse certains… Pas de panique, le kiosque téléphonique, la “phone zone” de secours du col du Petit Mont Cenis, n’est qu’à quelques centaines de mètres…
Article issu du Dauphiné Libéré
