Vieux de 18 siècles, un sarcophage romain trône sur le Petit Salève

Parmi les monuments historiques classés en Haute-Savoie, il y a un sarcophage gallo-romain situé sur le Salève. Sa fiche technique précise que ce tombeau classé depuis le 7 août 1947, est “en calcaire à gryphées, probablement du Salève, roux” et qu’il se trouve dans le parc du mont Gosse. Toujours visible et intact en ce début du XXIe  siècle, ce sarcophage est situé dans la propriété privée des descendants d’un célèbre et singulier pharmacien genevois, Henri-Albert Gosse, qui acheta en 1800 une vaste colline de Mornex pour y construire une belle maison et un Temple de la Nature. Cette colline est devenue aujourd’hui le mont Gosse. Ce sarcophage a été découvert au XVIIe  siècle à Annemasse et inséré dans la base du clocher de l’église Saint-André.

Un hommage à un officier romain

Hyppolite-Jean Gosse, le petit-fils d’Henri-Albert, l’a acheté pour 200 francs à la commune d’Annemasse lors de la démolition de l’église, en 1873, avant de l’installer dans la propriété familiale de Mornex. Ce tombeau de belle taille (2,37 mètres de long sur 1,17 mètre de large et 1,52 mètre de haut) a la particularité d’être gravé d’une mystérieuse inscription en latin : “ D. M. et Memorie Aeterne Tiberie Maxsime Avrelvis Rom Anvs Protector Dvc Enarivs Coivgi Incomparabili ” (Aux Dieux Manes et à la mémoire éternelle de Tiberia Maxima, Aurelius Romanus, garde du corps ducénaire, à son épouse irremplaçable). Dans son ouvrage sur l’histoire d’Annemasse, Guy Gavard donne quelques précisions intéressantes sur cet étrange monument qui semble être l’hommage d’un officier romain à son épouse décédée. Ce vestige date probablement de la seconde moitié du III siècle. Aurélius Romanus était un soldat de métier. La fonction de Protector indique qu’il était officier et commandait un détachement de 200 cavaliers, chargé notamment d’assurer la protection de l’empereur. Le terme Ducénarius (Dvc) précise qu’il recevait un salaire de 200 000 sesterces.

La datation de ce sarcophage a pu être effectuée par Guy Gavard grâce au terme Protector , un titre militaire créé par l’empereur Galien entre 235 et 268, puis supprimé par l’un de ses successeurs, Constantin, en 312. Bien qu’abîmé par le poids des siècles et par quelques arbustes envahissants qui lui disputent son territoire, ce sarcophage “salévie” reste le superbe témoignage d’une belle histoire d’amour datant de l’époque gallo-romaine.

D’après certains experts, la célèbre grotte du Trou de la Tine, près de la Corraterie, aurait toutes les caractéristiques des sites dédiés au dieu Mithra. Il n’est donc pas impossible que durant l’antiquité, cette grotte du Salève ait été le théâtre de cérémonies liées à cette divinité venue de Perse. Très populaire au temps de l’Empire romain, Mithra est généralement représenté coiffé d’un bonnet phrygien et sacrifiant un taureau, la mort de la bête engendrant une vie nouvelle, aussi bien animale que végétale. Ce dieu a laissé des traces jusqu’au XXIe  siècle, car une tradition comme la corrida découle directement des anciennes cérémonies dédiées à Mithra.

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