Parmi tous les sujets qui divisent la société, il en est un qui fait consensus : le hors-piste, c’est génial.
Du moins, quand il y a de la poudreuse, et que l’on sait skier dedans (voir : 8 conseils techniques d’expérience pour skier dans la poudreuse). Tellement génial que trop nombreux sont ceux se précipitant dedans sans la conscience du danger que le hors-piste représente.
D’une part, parce que l’environnement naturel dans lequel vous vous aventurez n’est pas sécurisé comme sur les pistes où les pisteurs s’engagent à préserver votre sécurité (déclenchement d’avalanches, reliefs géographiques dangereux balisés).
D’autre part, parce que vous prenez le risque de vous isoler dans un milieu où vous pourriez avoir besoin d’aide. Pour autant, cela signifie-t-il qu’il faut s’empêcher de partir en hors-piste ? Bien évidemment que non, mais à défaut d’éviter tous les risques, il est largement possible de les minimiser en suivant ces règles :
Règle n°1 : Prendre le matériel indispensable
Impossible d’envisager une sortie hors-piste sans un équipement adapté. Le trio indispensable : DVA (Détecteur de Victimes d’Avalanche), pelle et sonde. Avant de partir, testez votre DVA, assurez-vous que les piles sont chargées (au moins 50 % si elles sont alcalines) et activez le mode « émission » (Voir : Comment se servir d’un DVA ?).
Un casque est aussi primordial : une simple chute ou un rocher caché sous la neige peut avoir des conséquences dramatiques. Pensez également à un téléphone bien chargé avec les numéros des secours enregistrés.
Enfin, pour encore plus de sécurité, certains équipements peuvent faire la différence. Les sacs airbag, par exemple, augmentent les chances de rester en surface en cas d’avalanche. Le freerider français Xavier de Le Rue en est un bon exemple : en 2008, il a survécu à une avalanche monstrueuse grâce à son sac ABS (« Avalanche Airbag System »). Un investissement qui peut sauver des vies
Règle n°2 : Ne jamais partir seul
Le hors-piste en solo ? Mauvaise idée. Skier à plusieurs, c’est maximiser les chances de secours en cas de problème. Idéalement, partez avec un guide de haute montagne ou des skieurs expérimentés.
Avant de partir, informez toujours quelqu’un de votre itinéraire et de votre heure de retour prévue. Une précaution simple qui peut accélérer les recherches si vous tardez à rentrer.
Sur place, appliquez la règle d’or : on skie un par un, en différé et on garde ses distances. Si une avalanche survient, mieux vaut ne pas être plusieurs pris dans la coulée.
Règle n°3 : Vérifier la météo et le risque d’avalanche
Les conditions de neige changent vite en montagne, et une pente qui semble stable peut devenir piégeuse en quelques heures. Consultez toujours le Bulletin d’Estimation du Risque d’Avalanche (BRA), mis à jour chaque jour à 16h par Météo-France. Il indique :
- Le niveau de risque (de 1 à 5)
- Les orientations et altitudes les plus exposées
- L’évolution des conditions sur 24 heures
- Les quantités de neige fraîche et la stabilité du manteau neigeux
Sur place, repérez les drapeaux d’alerte et les pictogrammes affichés dans les stations depuis 2016. Un doute sur les conditions ? Faites demi-tour.
Règle n°4 : Connaître son itinéraire
Sur le bout des doigts même est-on tenté de vous conseiller tant ce point est crucial.
En hors-piste, les dangers naturels ne sont pas signalés comme sur les pistes balisées ; il est donc crucial de bien connaître le terrain pour éviter de se retrouver dans des situations périlleuses, telles que des culs-de-sac, des précipices ou des crevasses. Par exemple, la Vallée Blanche est connue pour ses crevasses, et chaque année, une à plusieurs personnes décèdent à cause de ses pièges géologiques.
Enfin, et c’est peut-être le conseil le plus difficile à appliquer, mais ne surestimez pas votre niveau tant sur le plan sportif que sur votre expérience. Ce n’est pas parce que vous skiez à l’aise sur les pistes noires que vous êtes prêt à affronter une pente de poudreuse que vous n’avez jamais parcourue avant.