Dans les Hautes-Alpes, un téléski manuel datant de 1971 fait de la résistance

Il n’y a pas que des fondeurs, des mushers et des randonneurs, l’hiver, dans la vallée de la Clarée. Il y a aussi des skieurs. « Qui s’éclatent », précise Maud, tout sourire malgré un équilibre incertain sur les deux planches. « Je suis débutante. Mon fils aussi. On découvre l’alpin et l’endroit est génial. Du soleil, de la forêt, une piste facile, agréable. C’est la super surprise de notre séjour » se réjouit cette Lyonnaise de 45 ans en chasse-neige au pied du téléski de Champ Bellet. Un téléski manuel, à l’ancienne, que le conseil municipal de Névache aimerait bien moderniser, automatiser, adapter aux enjeux touristiques du XXIe siècle.

Une remontée mécanique construite en 1971

Construite dans le hameau du Roubion en 1971, la remontée mécanique a besoin d’être électrifiée et dotée d’une cabane de départ rénovée. Une opération estimée à 145 000 euros environ. Pour une commune dont le budget d’investissement oscille entre 700 000 euros et 800 000 euros, ça fait une sacrée dépense ! « Nous ne prendrons pas de risques financiers inconsidérés. Si nous n’obtenons pas 80 % de subventions, nous renoncerons à ce projet » tempère Claudine Chrétien, maire de Névache.

Si l’ensemble du conseil municipal souhaite poursuivre l’aventure du ski alpin à Névache, tous les élus ont bien conscience que les plus belles heures de la micro-station du Briançonnais sont sûrement derrière elle. La faute au réchauffement climatique. « L’an dernier, nous n’avons pas pu ouvrir. Faute de neige. Champ Bellet est un secteur magnifique, sécurisé, ensoleillé, avec une bonne visibilité. C’est idéal pour les familles. Et puis il y a un vrai attachement de la population pour son téléski. Mais il faut savoir se montrer raisonnable : sans subvention, nous ne financerons pas ce projet » justifie Claudine Chrétien.

570 clients par heure

Alors que la population locale et la collectivité avaient réussi à rassembler 100 000 euros en 2022 pour remettre en route le téléski de Bois Noir après l’incendie de la cabane de départ, il convient désormais de trouver de nouvelles ressources pour celui de Champ Bellet, implanté à 1610 mètres d’altitude et équipé de 42 perches capables de faire skier 570 clients par heure sur l’unique piste verte de ce versant adret. Un produit de loisirs atypique, presque insolite, que ni les Névachais ni les vacanciers ne veulent voir disparaître.

Article issu du Dauphiné Libéré

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