Avec un taux d’occupation en hausse de 1,3 % par rapport aux vacances d’hiver de 2024, celles de 2025 se sont révélées globalement très bonnes pour les professionnels du tourisme de la vallée de Chamonix. Une réussite qui a notamment reposé sur l’excellente deuxième semaine des vacances, celle comprise entre le 15 et le 21 février, où le taux d’occupation a atteint 92 %, soit presque autant que pendant la semaine du Nouvel An ! Cette semaine-là, la Compagnie du Mont-Blanc, l’exploitant de la plupart des remontées mécaniques de la vallée, a enregistré la consommation de 120 125 journées ski et visites sur ses différents domaines et sites, soit une hausse de +24,72 % par rapport à la même période l’an passé.
« Le retour en force d’une clientèle étrangère »
L’analyse plus fine des chiffres de fréquentation obtenus par l’office de tourisme révèle néanmoins un léger retrait sur la première et la dernière semaine des vacances. Autrement dit, l’excellent bilan global repose surtout sur les deux semaines du milieu, celles où le plus de zones sont en vacances en même temps en France. « On remarque aussi le retour en force d’une clientèle étrangère qu’on avait un peu perdu ces derniers temps : les Américains et le marché scandinave notamment », note le directeur de l’office de tourisme intercommunal Nicolas Durochat, qui constate quelques disparités selon les types d’hébergements.
Si la location de particulier à particulier affiche une belle dynamique avec +5 % de remplissage pendant ces vacances stratégiques, l’hôtellerie déplore de son côté un léger recul de 4 %. En dehors des interrogations sur le niveau de consommation, ces vacances d’hiver se distinguent aussi par le remplissage des villages de la vallée. Le taux d’occupation des Houches a par exemple progressé de 5 %. « On pense que le remplissage des villages ne se fait plus par débordement du centre de Chamonix. La clientèle recherche ces atmosphères plus calmes et cible peut-être mieux le domaine skiable qui correspond à son niveau, ce qui était un objectif affiché afin de limiter les déplacements dans la vallée et améliorer l’expérience client. »
« Mars et avril restent néanmoins les juges de paix »
Après de très bonnes vacances de Noël, les quatre semaines de vacances de février, pendant lesquelles la Compagnie du Mont-Blanc a réalisé 18,4 millions d’euros de chiffre d’affaires sur les seuls domaines de Chamonix, laissent penser que le bilan global de la saison sera également très satisfaisant. « Mars et avril restent néanmoins les juges de paix, puisque ce sont les mois où l’on peut connaître les plus grandes progressions, si la météo et la neige sont encore au rendez-vous », explique Nicolas Durochat, pour qui les bilans de saison présentent l’écueil important de ne se baser que sur la comparaison avec l’année précédente.
« L’évolution du taux d’occupation est plutôt à regarder sur le temps long. On a certes pendant ces vacances une très légère hausse du remplissage de nos lits touristiques, mais ce qui importe c’est plutôt que Chamonix est à nouveau dans une logique de légère croissance du nombre de nuitées l’hiver », se réjouit celui qui avec ses équipes avait souhaité redonner à cette saison un peu d’attractivité, dans une vallée où l’été génère plus de 52 % des nuitées. Une réussite qui s’explique en partie par le report des skieurs des stations de basse et moyenne altitude vers les domaines de Chamonix, où l’enneigement est plus généreux, mais pas uniquement puisque le taux de pénétration des journées skieurs sur le nombre des nuitées n’est ici que de 45 %, bien en dessous de la plupart des autres stations de ski. La clientèle hivernale de Chamonix n’est donc pas là uniquement pour la glisse, ce qui est là encore un signal plutôt positif au regard de l’évolution climatique.
Article issu du Dauphiné Libéré
