Coraline Saurat, présidente de la Communauté de communes de la Matheysine (gestionnaire de la station), l’avait annoncé : la collectivité souhaite « mettre tous les scénarios sur la table », et réfléchir « avec les professionnels et les habitants ».
Un premier atelier s’est tenu le 24 janvier, abordant “les hypothèses de pérennisation d’une offre de ski”. Un thème repris le vendredi 7 février, lors du deuxième atelier.Autour de la table, une trentaine d’intervenants, issus de collectifs, d’associations, de la commission extra-communale, de l’ESF, de l’école de ski, d’hôtel, de centres de vacances, d’exploitation agricole…
Tous concernés, et tous désireux de trouver LA solution permettant à la station (et à ses remontées) de survivre.
Un projet à 12 millions d’euros
« Lors du premier atelier, un consensus a été établi, sur l’impossibilité de conserver le modèle de gestion actuel », a rappelé Nicolas Brunel, chef de projet tourisme et transition à la communauté de communes. « Le débat sur l’opportunité d’une nouvelle Délégation de service public (DSP) a abouti à une réponse positive, à condition que les règles du jeu changent ; car il n’avait pas été possible de boucler la DSP envisagée en 2021 ».
C’est donc sur une nouvelle hypothèse qu’ont travaillé les participants à l’atelier, conseillés par Didier Locatelli (consultant du cabinet New Deal, travaillant sur le projet de territoire de la Matheysine) et Laurent Reynaud (délégué général des Domaines skiables de France).
Pour parvenir à financer un modèle mixte – maintien des remontées, avec un gros porteur menant les skieurs à 1 900 m, vers un nouveau front de neige « qui serait le plus haut d’Isère », tout en accélérant la diversification –, pas de secret : il faut des moyens.
Qui peut financer le porteur, évalué à 12 millions d’euros ? « Il faut une remontée payée par l’opérateur » a estimé Laurent Reynaud, « car en matière de domaine skiable, tout peut être subventionné… sauf les remontées ».
« Il s’agit de convaincre des élus »
Avec une DSP confiant l’investissement des remontées au délégataire, et lui transférant le risque d’exploitation (que la communauté de communes ne peut plus assumer), le modèle serait viable. « En échange, la collectivité met à disposition le matériel (engins de damage, etc.) et finance l’indispensable diversification touristique », a résumé Laurent Reynaud.
Car si l’investissement dans les remontées s’avère une condition indispensable de leur maintien, « l’offre qui sera proposée autour est tout aussi importante », ont estimé les participants à l’atelier. « C’est cela qui va permettre d’être attractif, et de ramener des recettes supplémentaires ». Et cela, même si rien ne garantit que le délégataire ne perdra pas d’argent. « C’est un risque qu’il peut prendre, s’il en gagne ailleurs »…
Avec, de son côté, un investissement maximal évalué à 1,5 million d’euros (et non plus 4 millions, comme en 2021), pour une capacité de financement – grâce aux subventions possibles – estimée à 5,9 millions, la communauté de communes veut montrer sa volonté, mais aussi son réalisme. « Car il s’agit de convaincre des élus, si l’idée d’une DSP se précise, de voter l’inverse de ce qu’ils ont fait en octobre dernier »…
Article issu du Dauphiné Libéré