Même s’il est loin le temps de la grogne des maires de Tarentaise au sujet de la gouvernance de la Compagnie des Alpes (en 2004, avec l’État devenu minoritaire et la crainte de voir les dividendes du territoire aller aux actionnaires), les élus des stations gérées par le numéro 1 des remontées mécaniques françaises auront un œil attentif à ce qui va se passer à Tignes. D’autant plus que la part de chiffre d’affaires des parcs d’attractions a, pour la première fois, dépassé celle de la montagne à la CDA et son chiffre d’affaires record (1,239 milliard d’euros).
La Plagne ?
La Plagne, avec ses 2,3 millions de journées skieurs, a déjà fait le choix de garder le modèle de la délégation de service public pour la période 2027-2052 : la CDA n’est pas seule en lice (l’appel d’offres est en cours, le SIGP, collectivité délégataire, ne peut s’exprimer), son concurrent serait les Pyrénéens d’AltiServices, et non les Américains de Vail Resort qui ont débarqué en Suisse l’an dernier. Aux Arcs (où la DSP court jusqu’en 2030), le maire Guillaume Desrues n’a pas souhaité évoquer le sujet.
Méribel ?
À Méribel, qui compose avec deux DSP (la S3V jusqu’en 2031 pour Mottaret, Méribel Alpina filiale de la CDA pour l’aval de la vallée des Allues jusqu’en 2034, alignée sur celle de Brides-les-Bains), le maire, Thierry Monin, se félicite des relations avec l’opérateur numéro un. « Avec le cabinet qui nous assiste, on travaille en collaboration. Un avenant a été renégocié en 2018, avec un plan prévisionnel d’investissement réaliste. » Il se voit mal abandonner la délégation de service public. « Pour la gestion, il vaut mieux avoir affaire à des gens dont c’est le métier. Tout le monde y trouve son intérêt, mais l’exploitant n’est pas là pour perdre de l’argent. » Alors qu’il a épuré les dettes de sa commune, Thierry Monin pose un bémol : « avec la baisse des ressources de l’État, quelles seront les finances de la commune dans les années à venir ? Il va peut-être falloir se garder des bases nouvelles de ressources ».
Les Menuires ?
Enfin, la CDA a prolongé la DSP des Menuires de 2031 à 2037 via la signature par sa filiale, la Sevabel, de deux avenants aux contrats qui la lient à la commune des Belleville. « Chacun son approche en fonction de sa situation, avoue Claude Jay, le maire. Alors que le contrat allait jusqu’en 2031 et avant que Tignes n’annonce sa décision, nous avons fait le choix de renégocier avec la CDA, avec une redevance substantielle. Nous n’avions pas vraiment d’autre solution, mais nous sommes satisfaits de nos relations. »
Article issu du Dauphiné Libéré