Près d’Annecy : « On skiera tant qu’il y aura de la neige » au Semnoz

À 16 kilomètres d’écart, les deux stations de moyenne montagne surplombant le lac d’Annecy ne connaissent pas le même destin. La Sambuy, dont le domaine s’étalait de 1 000 à 2000 mètres d’altitude, a fermé ses portes en 2023. Le télésiège devrait prochainement être démantelé pour laisser place à un projet d’activité “plus nature” pour le site, selon le souhait de la municipalité de Faverges-Seythenex, à qui elle appartient.

« Ici on découvre le ski »

Le Semnoz, lui, qui offre un terrain de jeu nordique et alpin, entre 1 450 et 1 700 mètres d’altitude, est l’incubateur à petits skieurs de l’agglomération d’Annecy. « Un choix politique », assume Frédérique Lardet, la présidente du Grand Annecy. « Tant qu’on pourra se permettre d’ouvrir parce qu’il y aura de la neige, on le fera. La neige permet aux enfants de faire du sport, comme une piscine leur permet de nager. Ici on découvre le ski et on permet à des familles qui ne peuvent pas s’offrir des stations plus grandes de skier. »

Photo Le DL/Jennifer Parisot
Photo Le DL/Jennifer Parisot

Il faut dire que les budgets des deux collectivités à la tête des stations ne jouent pas dans la même cour. Vingt-cinq millions d’euros pour la commune de Faverges-Seythenex (14 millions d’euros pour l’intercommunalité si ça passait sous son giron, ce que le maire de Faverges refuse), plus de 450 millions d’euros pour le Grand Annecy. Et c’est là où le bât blesse. Alors que la fermeture de la petite station de la Sambuy a ébranlé le territoire, Jacques Dalex, maire de Faverges-Seythenex et président de l’intercommunalité, justifiait cette décision du conseil municipal le 14 juin 2023 par le déficit d’exploitation de la Sambuy. Il oscillait entre 250 000 et 450 000 euros par an ces cinq dernières années.

Autre écueil avancé par l’élu : la grande visite pour le télésiège, 40 ans d’âge, programmée l’an prochain. Tous les cinq ans, cette grande inspection passe au peigne fin toute l’installation. « Rien que la visite de contrôle, c’est au moins 450 000 euros. D’ailleurs, on paye encore le crédit qui avait permis à l’ancienne municipalité de financer la précédente. »

Le Semnoz coûte en moyenne 600 000 euros à l’agglo d’Annecy

Côté Semnoz, où déferlent les familles à chaque début de saison, non sans engendrer quelques problèmes de saturation des routes et parking aux premières chutes de neige, la station dépend d’une agglomération, et non d’une seule commune. « Heureusement, souligne Frédérique Lardet. Sinon ça ne marcherait pas ». Une fois les recettes retirées, la station coûte en moyenne 600 000 euros à l’agglo, et donc aux contribuables, les bonnes années. Autour d’un million d’euros, les moins bonnes, comme la saison écoulée.

Photo Le DL/Jennifer Parisot
Photo Le DL/Jennifer Parisot

La station avait peiné à assurer les vacances d’hiver, faute d’enneigement. Toutefois, les équipes avaient retroussé les manches pour réussir à maintenir une partie du secteur débutant enneigé pour les cours ESF. En plus du fruit des forfaits, l’agglo perçoit des revenus des restaurants et des alpagistes installés. « Pour le maintien de la station du Semnoz, des investissements ont été réalisés », appuie la présidente du Grand Annecy. Un nouveau Télémix a été inauguré en 2018, côté alpin et un projet d’investissement est prévu pour 2025 afin d’aménager un stade de biathlon et rénover la luge d’été.

Le Grand Annecy ne projette pas de faire d’études sur les projections d’enneigement à moyen ou long terme. « On ne vit pas de ça, ce n’est pas notre modèle économique », justifie Frédérique Lardet. Pour la deuxième année consécutive, les tarifs des forfaits évolueront toutefois à la hausse cet hiver. « On appliquera a minima l’inflation. »

Article issu du Dauphiné Libéré

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