On a tous un défi à relever, une montagne à gravir. Celle de Benjamin Védrines culmine à 3 131 mètres d’altitude, dans le massif des Écrins. Jeudi dernier, cet alpiniste originaire de la Drôme et installé à la frontière entre l’Isère et les Hautes-Alpes a relevé le challenge de gravir l’aiguille Dibona en 1 h 24. Un record, qu’il a effectué en solo intégral : « Seul, sans protections, sans cordes », détaille-t-il.
Ce sommet situé dans la commune de Saint-Christophe-en-Oisans est un lieu emblématique de l’alpinisme français, dont la première ascension a été réalisée en 1913 par Angelo Dibona et Guido Mayer. 110 ans plus tard, Benjamin Védrines raconte avoir voulu « se mettre dans les pas des anciens ». « Cette montagne, je la connais très bien, c’est l’un de mes vallons préférés où j’ai pu voir les paysages les plus fous. La voie rassemble tout ce qu’un alpiniste aime, et j’ai trouvé émouvant de mettre mes pieds là où nos aînés sont allés. »
Pour corser encore la performance, Benjamin Védrines a choisi de partir d’en bas, du hameau des Étages. « C’est assez inhabituel pour un alpiniste car il y a toute une partie trail qui peut-être fatigante avant la partie escalade », précise-t-il. Qu’importe, le challenge n’avait rien d’insurmontable : « Je suis fier du sentiment que j’ai eu, de prise de recul, de maîtrise, car dans ce type d’épreuve, la chute est fatale. Mais c’est cet aspect-là qui donne l’intensité au moment. »
« Je maîtrise le risque »
Avec un seul but en tête, « celui de revenir à la maison », le montagnard dit avoir « besoin de tester ses limites ». Pour lui, « cette ascension en solo intégral n’était pas plus dangereuse que de prendre la voiture » car il « maîtrise le risque ». « Si je tombe, j’en suis le seul responsable. Arriver là m’a pris du temps dans ma vie. À force d’années d’expérience, je redouble de prudence, je suis capable d’avorter la montée si les conditions ne sont pas réunies ».
L’alpinisme, c’est pour ce trentenaire « un moyen de s’affranchir des contraintes, d’aller à contre-courant de la société ». Un retour aux sources d’autant plus grand lorsqu’il emprunte ce chemin que gravissaient les anciens. « On se forme à la vie à travers ce sport qui est un art, un mode de vie. Sans la montagne, j’aurais peut-être tourné mal. »
Cet été, il compte réaliser une autre performance, toujours plus folle. « Ça fait des années que j’y pense, j’aimerais relier trois sommets en parapente : le Pelvoux, la Barre des Écrins et la Meije. Le tout en m’arrêtant à chaque fois avec une partie marche et escalade. » Benjamin Védrines aime inventer de nouveaux défis, et en a encore bien d’autres en tête.
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