Il n’y a plus besoin de présenter les gorges de l’Ardèche. « C’est simplement le plus beau canyon d’Europe », lance objectivement Sébastien Papillault, président de la Fédération départementale des loueurs d’embarcations ardéchois (Fedelea), depuis « au moins une quinzaine d’années ».
Pour le chef d’entreprise originaire de Tours, tout a commencé en 1991, alors qu’il n’avait que 17 ans. Sébastien Papillault est alors un athlète en kayak de course en ligne et l’Ardèche est encore loin. Mais il suffit parfois d’un détail.
« Mais c’est où l’Ardèche ? »
« Un jour, mon père rencontre celui qui était alors à la tête de la base de canoë L’Aigue vive à Vallon-Pont-d’Arc. Cela lui a immédiatement rappelé la ville d’Aigues-Vives, car il habitait à Montpellier. Ils ont sympathisé et quelques jours plus tard, je reçois un coup de fil me proposant de descendre les gorges de l’Ardèche », se remémore le Tourangeau. « Mais c’est où l’Ardèche ? » répond le jeune homme au téléphone, avant d’accepter de faire une saison.
Les saisons s’enchaînent, au début en tant que moniteur saisonnier puis en tant que chef d’entreprise. « J’ai repris la base L’Aigue vive avec mon associé en 2004. » Et depuis, il arpente les gorges. Et il ne manque jamais d’adjectifs pour admirer son lieu de travail.
« Le Pont d’Arc qui est unique au monde »
« Ce site, créé par l’eau au fil des siècles, c’est majestueux. Ce n’est pas comme dans les gorges du Verdon par exemple, ici c’est vaste. C’est ce qui fait d’ailleurs sa particularité. Sans oublier le Pont d’Arc qui est unique au monde », s’exclame-t-il. « Et puis, il y a l’histoire qui est présente ici, avec l’homme préhistorique, la grotte Chauvet pas loin. »
Quand il ne travaille pas, lui, c’est plutôt l’hiver qu’il préfère parcourir les gorges, seul sur la rivière, ou presque… « À ce moment-là, les animaux se dévoilent, c’est magique. » Aigles de Bonelli, vautours percnoptères, etc. La faune qui est dans la réserve naturelle l’enchante.
Un cadre naturel qui présente des enjeux importants à la fois pour la biodiversité et pour le tourisme. La cohabitation est donc primordiale. « Nous allons réaliser des travaux sur les embarcadères et les débarcadères de la base afin d’éviter les frottements avec nos canoës. Les aménagements seraient en rondins de bois, pour éviter que des particules de plastique se retrouvent dans l’eau. Nous essayons d’encourager au maximum nos clients au tri sélectif, mais tout le monde n’a pas encore le réflexe », se désole-t-il.
Que ce soit à pied, à vélo, à la surface ou en hauteur, il est possible de sillonner les gorges de l’Ardèche de multiples façons. « C’est un paysage qu’il est possible de redécouvrir de diverses manières, selon les préférences de chacun : via ferrata, trail… mais la meilleure des façons, c’est bien sûr en canoë ! »
- La descente en canoë est possible sur une journée. Pour bien en profiter, c’est bien de partir tôt le matin. Il faut environ 7 heures de pagaie pour relier Vallon-Pont-d’Arc à Saint-Martin-d’Ardèche, soit environ 32 kilomètres.
- Plusieurs parcours sont possibles : 30, 26, 14, 8 ou 6 kilomètres (en passant sous le Pont d’Arc). Il est possible de tenter l’aventure sur deux jours, et de passer la nuit au cœur de la réserve naturelle dans deux aires de bivouac aménagées, à Gaud et à Gournier.
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Article issu du Dauphiné Libéré