Monoski, patinettes, skwal… que sont devenues toutes ces innovations ?

Un monoski ?

« On m’en demande encore, parfois », admet Yann Simon, au “Chamois sports” à La Toussuire. Enfin, une fois par saison, et toujours le même client. « Mais je ne sais pas trop à quel fournisseur je pourrais en demander », avoue tout aussitôt le spécialiste de la glisse et du matériel.

Il a eu affaire avec « toutes les marques de la Terre », mais pour ces “nouvelles glisses” (ou qui l’étaient dans les années 80), plus personne ne répond au téléphone

Le skwal, un ovni des années 90

Et pourtant… vous vous souvenez du skwal ? Une sorte de snowboard, mais les pieds sont dans l’axe de la planche, l’un derrière l’autre, avec un léger décalage. L’un de ses inventeurs n’est autre que Patrick Balmain, dit “Thias”. De Saint-Sorlin-d’Arves, bien sûr.

« Le skwal est un peu né en Maurienne », résume Jérôme Bouttaz, grand connaisseur du matériel de ski sous toutes ses formes. « C’était relativement facile à maîtriser, car le corps du skwaleur est naturellement dans la pente », se souvient Yann Simon.

Et pourtant, cet outil de glisse a eu son heure de gloire en Maurienne et ailleurs. « Des gens étaient très actifs sur ce style de matériel il y a 30 ans, il y avait des teams », par exemple à Valfréjus, station en pointe dans toutes les expérimentations, remarque Jérôme Bouttaz.

Mais il a quasiment disparu. « J’en ai vu un sur les pistes avant Noël », remarque le spécialiste, « et aussi un monoski, pas plus tard qu’aujourd’hui ». Mais de là à nourrir une demande qui justifie d’en détenir en stock, il y a des kilomètres, d’autant qu’il faudrait trouver un fabricant, et ça n’est pas gagné.

Au 7 laux  ( Isère)  le 17 mars  2024.     Photo du rassemblement Revival pour les fans du monoski et des premiers moyen de glisse au 7 laux.<br />
Skwal<br />
Photo Stéphane Pillaud / Le Dauphiné Libéré Photo Stéphane Pillaud
Au 7 laux ( Isère) le 17 mars 2024. Photo du rassemblement Revival pour les fans du monoski et des premiers moyen de glisse au 7 laux.
Skwal
Photo Stéphane Pillaud / Le Dauphiné Libéré Photo Stéphane Pillaud

Le monoski, une espèce en voie d’extinction  

Quant au monoski (les pieds dans l’axe longitudinal de la pente, collés l’un à l’autre), « Rossignol en faisait », rappelle Yann Simon, « mais y a-t-il encore un fabricant ? Mystère ». Il suppose qu’on en trouve encore, peut-être, à Chamonix, « car il y avait une vraie culture du mono là-bas, aux Grands-Montets par exemple ». Le monoski nécessite de vrais grands espaces…

L’histoire de la glisse est remplie de ces inventions, souvent éphémères. On a connu le “big foot”, « avec combinaison fluo indispensable », sourit Jérôme Bouttaz, puis le “snow blade” de Salomon, quand même un peu plus long. « On en croise encore, aux pieds de gens qui ne se prennent pas la tête, sans bâtons », rigole Yann Simon. Mais là encore, pas moyen d’en louer.

Dans les années 70, on a vu aussi se développer le véloski, sorte de version articulée et modernisée du “paret”, avec une vraie selle, « un engin de la mort » pour Jérôme Bouttaz. Au sens figuré bien sûr. « Léon [Adrait, son beau-père et fondateur du magasin] en avait fabriqué un, avec des sangles sur les chaussures pour y fixer les crampons qui servaient à freiner ». Là encore, on ne trouvera plus que des versions artisanales, et rien à la location.

Le snowscoot, version neige du BMX, est un peu dans la même veine, et pour le coup, on trouve des fabricants. Mais un autre problème se pose : seuls certains exploitants de remontées mécaniques l’acceptent…

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