Ne cherchez pas une station plus qu’une autre pour dévaler les pistes avec votre compagnon à quatre pattes. Dans tous les domaines skiables français où l’on pratique le ski alpin, il n’est pas possible de skier avec son chien. Un arrêté municipal l’interdit. Les pistes de descente ne sont pas adaptées à nos amis à poils. C’est évidemment une question de sécurité pour eux, comme pour les skieurs.
Les stations sont plus ou moins souples
Le meilleur ami de l’homme peut pourtant profiter des joies de la neige. Certaines stations acceptent les chiens dans les télécabines, d’autres non. C’est du cas par cas, selon le règlement de police de la remontée mécanique. Megève, La Clusaz, Les Saisies sont ainsi ouvertes aux canidés, alors qu’aux Contamines-Montjoie, toutes les installations sont interdites aux animaux.
Le plus souvent, les chiens sont acceptés si en haut de la remontée mécanique, un itinéraire piéton ou raquette est ouvert aux randonneurs. Sur internet, des sites font l’inventaire des stations qui autorisent les chiens dans les télécabines. Quelques exceptions les acceptent même sur les télésièges.
Un bon dressage est primordial
Souvent les chiens sportifs ont un maître sportif. Des adeptes du ski de randonnée n’hésitent pas à emmener leur animal en montagne, comme s’il s’agissait d’une simple promenade. C’est ainsi que l’on voit parfois des chiens divaguer devant ou dans les traces d’un skieur. Pour le vétérinaire Pierre-Yves Hugron exerçant à Domancy, la pratique est « globalement une bonne idée, mais à certaines conditions, notamment celle d’avoir bien dressé son chien ».
En montagne, il s’agit d’être à tout moment capable de le maîtriser, pour qu’il ne se transforme pas en molosse pour les espèces sensibles. Pour le professionnel, pas d’hésitation à la montée : « Mon chien est à l’attache en zone à tétras-lyre balisée. Après, il y a les zones que chaque skieur de randonnée peut identifier, où il y a du bouquetin ou du chamois. Là où il y a de la faune sauvage, il faut que le chien monte attaché ». La Réserve naturelle des Contamines-Montjoie l’exige impérativement, d’autres réserves naturelles interdisent les chiens, même tenus en laisse.
« À la descente, on ne peut pas être encordé avec le chien. Normalement, vous allez suffisamment vite pour que le chien n’ait pas envie de courir après un chevreuil. Mais il faut quand même avoir la certitude qu’il suivra toujours son maître. »
Veiller à la sécurité de tous, chiens comme humains
La pratique a une limite. « Il ne faut pas que le chien passe dans les carres des skis. Cela peut lui sectionner les tendons. En tant que vétérinaire, on sait que cela arrive assez souvent et cela peut être grave. Si c’est le tendon principal fléchisseur, potentiellement, le chien ne marche plus ».
La glisse est un jeu subtil entre tenir ses distances et attendre son animal, à des points d’arrêt régulier. Pierre-Yves Hugron ne voit pas de contre-indication, sauf quand la qualité de neige est très molle. « Si la neige est très profonde, le chien est obligé de faire des sauts et cela lui abîme le dos ». Charge aux maîtres d’être attentifs à leur animal et de ne pas se laisser griser par la vitesse.
Article issu du Dauphiné Libéré
