Il l’avait promis au printemps dernier, il l’a fait cet été… Stakhanoviste de l’effort et engagé dans la transition, Guillaume Koudlansky de Lustrac a donc parcouru 9 500 km, « et 200 000 m de dénivelé » en trois mois.
Ex-parisien « réfugié » dans le Vercors après la période Covid, cet adepte des longues distances et des records farfelus (comme le marathon en courant à l’envers…) a tiré de son périple un film qui sera prochainement diffusé. Et plusieurs leçons. À commencer par celle-ci : « Je n’ai pas rencontré une personne, pas un gestionnaire de station qui m’ait dit que le changement climatique n’existait pas. Et c’était déjà une belle surprise ».
Il poursuit : « J’ai échangé avec ceux qui continueront à avoir des conditions suffisantes pour le ski jusqu’en 2050 et, a contrario, évidemment, avec tout un tas de stations, probablement la majorité, qui va devoir réinventer son modèle ». Des rencontres et un constat : « Je ne soupçonnais pas forcément à quel point l’immobilier tenait les rênes du modèle économique (en montagne). Ce qui peut, à terme, entraîner le fait qu’on ait des stations fantômes », d’autant plus avec le « besoin en neige artificielle à l’heure où, avec le gros point d’interrogation de la ressource en eau, les prix de l’électricité explosent ».
« La question de la vie à l’année dans les stations »
Diversifier et trouver de nouveaux leviers passe d’abord, selon son expérience, par un truisme : « Le dialogue ! Quand j’arrivais en station, je mesurais si elle avançait bien dans sa transition en fonction des tensions. La capacité à dialoguer (entre tous les acteurs de la montagne), c’est le bon thermomètre. J’ai par exemple vu des stations assez étonnantes comme Les Arcs ou Tignes qui avancent très bien sur ces questions-là, alors que ce sont peut-être celles qui sont les moins le dos au mur. De manière générale, une des pistes qui émerge le plus, c’est bien la question de la vie à l’année dans les stations et donc, de l’aménagement du territoire ».
Avec des freins qu’il identifie un peu partout, décliné par un exemple en Isère : « Dans le Vercors, je pense qu’il y a encore beaucoup à faire. Quand on voit le prix des bus pour aller de Lans à Grenoble, on est à 5,90 € juste pour un trajet alors que la mobilité, c’est le sujet numéro un. Alors certes, il y a des plateformes d’éco-mobilité, de covoiturage, mais typiquement, on ne peut pas inciter les Grenoblois à venir dans le Vercors (sans voiture) avec un billet à ce prix-là ».
Article issu du Dauphiné Libéré