Elle reconnaît ne pas être la « guérisseuse de tous les problèmes ». Si la ministre déléguée en charge de la Ruralité s’est rendue à l’Alpe du Grand-Serre le 9 janvier, c’était avant tout pour « écouter, entendre et montrer que l’État est aux côtés des collectivités ».
« Avant de mettre de l’argent, il faut savoir ce que l’on fait »
Autour de Françoise Gatel, des élus locaux, des moniteurs de ski, des représentants de centres de vacances et des responsables associatifs ont présenté leurs « constats et suggestions » quant à l’avenir de la station déficitaire qui s’est accordé un sursis d’un an, après avoir frôlé la fermeture à l’automne dernier. « Dans l’ADN du montagnard, il y a la capacité à s’adapter à la nature et au climat », a salué l’ancienne sénatrice, à l’issue de cette rencontre.
En octobre dernier, son ministère avait contribué à hauteur de 40 000 euros pour la réouverture de la station. Un « premier pas », concède une salariée du domaine, cette somme étant cinq fois inférieure à celle de la cagnotte citoyenne qui a récolté près de 200 000 euros. La ministre rappelle qu’a été prolongé le contrat « d’un chef de projet qui réalise un diagnostic sur la transition climatique et son avenir ». Pour autant, est-elle prête à s’engager davantage financièrement ? « Avant de mettre de l’argent, il faut savoir ce que l’on fait », balaye Françoise Gatel.
« La vie sera peut-être différente »
Justement, les pistes de projets pour l’avenir, quelles sont-elles ? « Si c’était aussi facile que ça, on le dirait aujourd’hui, mais il y a encore des étapes, des réponses très techniques à apporter ». Une chose est sûre : l’option qui consiste à installer un ascenseur valléen, défendue par sa prédécesseure, Dominique Faure, n’a pas été évoquée par la ministre lors de cette réunion. Cet aménagement 4 saisons, chiffré à 24 millions d’euros, et qui remplacerait les remontées « vétustes », permettrait de monter directement à 1 700 mètres d’altitude, depuis le bas de la station. L’objectif étant d’accéder à une zone « enneigée naturellement et assez longtemps dans l’année », indique Coraline Saurat, présidente de la Communauté de communes de la Matheysine, pour qui il faudra trancher en juin prochain.
« Je mesure la peur des gens qui se demandent s’ils vont pouvoir continuer à vivre, habiter et travailler ici, assure la ministre. En tout cas c’est la volonté des élus. La vie sera peut-être différente, ou complémentaire. »
Article issu du Dauphiné Libéré