Courchevel : le nouveau téléphérique de la Saulire sera livré le 6 décembre

Avec ses 1 713 m de câbles pour un dénivelé de 622 m, menant à 2 712 m d’altitude, point culminant du domaine skiable de la vallée de Courchevel, le téléphérique de la Saulire est l’emblématique remontée de la prestigieuse station des Trois Vallées. À en juger par le nombre de personnes venues assister au remplacement de ses cabines, la semaine dernière, sa remise en service est très attendue après l’accident du 29 septembre 2021.

« On est reparti pour trente à quarante ans »

« C’est l’occasion d’une rénovation complète, ou presque, quarante ans après sa mise en service. On est reparti pour trente à quarante ans », schématise Stéphane Pfend, directeur du domaine skiable, à propos d’un appareil qui transporte 300 000 personnes par an. Trois hypothèses étaient à l’étude : une remontée en trois sections depuis la Croisette, un appareil 3S au départ des Verdons ou remplacer à l’identique, solution retenue.

« Les anciens ont bien fait les choses : les pylônes sont placés là où il faut, en fonction des avalanches et de la fonte du permafrost (NDLR : il y a un glacier sous-jacent). »

L’infrastructure des gares, les pylônes, les câbles porteurs ont été conservés. Le dispositif de pilotage, la motorisation, le système de freinage (quatre centrales et quatre pinces), le câble tracteur ont été changés et modernisés, la gare de départ habillée de bois.

Deux cabines panoramiques

Partie la plus visible, grâce aussi au design de Pininfarina, les deux cabines, refaites à neuf, sont panoramiques : du verre feuilleté sur tous les côtés, sauf le plancher, remplace le plexiglas (qui a l’inconvénient d’être rayé et de jaunir avec le temps), à partir d’une dizaine de centimètres du sol. Un chantier de 10 millions d’euros, le Service technique des remontées mécaniques et des transports guidés, organisme de contrôle (STRMTG) étant associé à la conception.

« Ce type de chantier est très rare, comparable à celui de Roosevelt Island à New York, il y a une quinzaine d’années », souligne Paul-Henri Lier, adjoint au directeur commercial des services de Poma, venu coordonner les travaux, autour des plus grosses cabines jamais construites par Sigma.

Dix heures de route d’un transport exceptionnel, depuis les Avenières (Isère), ont été nécessaires pour acheminer les deux cabines de cinq tonnes. Elles ont été assemblées sur place (20 tonnes avec suspente et chariot), à l’aide d’une grue de 200 tonnes. Avant d’être levées. Quatre jours de travail pour une vingtaine de personnes des sociétés Sigma, Semer et Comag, et une équipe de la Société des trois vallées : Câbles et montage se chargeant de l’épissure du câble.

« Les vitres vont changer l’expérience client, ils vont pouvoir respirer la montagne »

« Des tests de pesage permettent de déterminer la capacité réglementaire des cabines, entre 130 et 133 personnes (NDLR : les précédentes avaient été réduites de 160 à 140 en 2011), pour un débit d’environ 1 500 personnes/heure. Les calculs restant à affiner au bureau par les ingénieurs de Poma », souligne Stéphane Pfend.

Équipées de la dernière technologie en termes d’éclairage et sonorisation, ces cabines sont modulables pour s’adapter à la saison : avec des barres pour poser les skis l’hiver, et une grande banquette centrale l’été.

« Les vitres vont changer l’expérience client, ils vont pouvoir respirer la montagne. Nous avons refusé l’habillage d’une grande entreprise qui proposait une belle somme. Courchevel est un territoire de haute montagne : à partir de 2 100 m d’altitude, il n’y a plus aucune marque. » Pour symboliser l’entrée dans ce territoire d’exception, le couloir de la gare de départ va être scénarisé en grotte de glace.

« Depuis 1952, le téléphérique de la Saulire a toujours été l’emblème de Courchevel »

Cyrille Jacquier, le conducteur du téléphérique, a pu suivre le chantier depuis le début et se montre impatient de voir tourner les cabines. « C’est un appareil qui n’est pas commun, on apprend beaucoup avec tout ce qui est technique. Beaucoup de choses changent : ça va être une nouvelle expérience et un beau challenge. »

Sur le chantier, le maire, Jean-Yves Pachod acquiesce : « Depuis 1952, le téléphérique de la Saulire a toujours été l’emblème de Courchevel. On se devait de le retrouver, trois ans sans, c’était dur. Les nouvelles cabines sont très réussies, à la hauteur de l’image de la station. »

Après quelques semaines d’essais (il faut résister à 150 km/h de vent au sommet), le nouveau téléphérique sera livré aux clients le 6 décembre, la veille de l’ouverture du domaine skiable. Une nouvelle page de l’histoire de la station.

Article issu du Dauphiné Libéré

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