31% du territoire métropolitain français est couvert de forêts, soit plus de 17 millions d’hectares. L’Office National des Forêts (ONF) indique qu’en 200 ans la surface forestière de l’Hexagone a doublé. Les enjeux autour de nos forêts sont multiples et l’ONF mène quatre missions : produire du bois, préserver l’environnement, accueillir le public et prévenir les risques naturels. Le label Forêt d’Exception a donc pour but d’y participer en créant un réseau de sites « démonstratifs et exemplaires » en matière d’économie, sociale et environnementale. Labélisés Forêt d’Exception, la Grande Chartreuse et la forêt de Boscodon ont mis en place plusieurs actions visant à valoriser et préserver leur patrimoine historique et forestier.
Créer une dynamique
Avec ce label il ne s’agit pas de créer un énième statut de protection. L’objectif est de créer une dynamique vertueuse en poussant les collectivités à valoriser, entretenir et restaurer leurs forêts. Forêt d’Exception se veut alors une récompense pour celles qui entreprennent de le faire, un gage d’excellence pour les visiteurs qui viennent, mais également un outil pour préserver la biodiversité. Il distingue alors l’excellence de la gestion de ces forêts, leur patrimoine historique, leur paysage, leur biodiversité et leur bois de grande valeur.
Comment le label est-il attribué ?
L’obtention du label doit s’inscrire dans une démarche de développement local qui associe les élus et les acteurs locaux. Un comité de pilotage doit être créé et présidé par un élu. Il doit comprendre des membres des collectivités locales, institutionnelles et des associations. Ce comité fixe alors les objectifs qu’ils veulent mettre en place pour obtenir le Label, puis, par la suite, d’autres pour le conserver 5 ans après. Les actions mises en place doivent être au bénéfice de la forêt et de ses patrimoines, de la dynamique économique locale et de ses usagers.
Eduquer le public aux enjeux de l’exploitation des forêts
Dans un souci de pédagogie la Grande Chartreuse a créé l’application « marteloscope » qui simule le marquage des coupes de bois. Lors des animations en forêt, les techniciens peuvent alors s’en servir pour que les participants donnent leur avis sur la sélection des arbres à couper. L’application donne alors l’impact économique, sylvicole et écologique qu’aurait la découpe de ces arbres. Cet outil sert alors de base pour faire de la pédagogie autour de l’exploitation forestière et des subtilités inhérentes à la gestion durable des forêts.
Dans la même veine, la forêt iséroise propose aux visiteurs d’assister au processus complet d’abattage d’un arbre, jusqu’à l’ébranchage et au débardage. L’initiative s’appelle « Vis ma vie de bucheron » et permet au public de réaliser ce qu’est le concret de ce métier et de ses enjeux, notamment à travers des échanges avec les bucherons.
Se reconnecter au patrimoine des forêts et le revaloriser
Parmi ses principaux objectifs, la forêt de Boscodon a la volonté de reconnecter la forêt avec son patrimoine historique. Le site de la Fontaine de l’Ours, classé par arrêté depuis 1939 a été réaménagé. Une sculpture d’un ours en taille réelle en bois de mélèze a été commandée à des artistes locaux puis installée en 2017. Le site a été rendu plus accessible, renaturé et le parking éloigné. Cette initiative est un excellent exemple de la volonté de l’ONF de revaloriser le patrimoine des forêts ainsi que les acteurs locaux.
Suivi et protection d’espèces animales
La forêt de Boscodon a mis en place des sorties afin de suivre la population de Chouette Chevêchettes et de Chouette Tengmalm sur son territoire, en collaboration avec le Parc national des Ecrins, l’ONF et en suivant un protocole établi par la Ligue de Protection des Oiseaux. Ainsi deux sites ont été retenus : la Fontaine de l’Ours et Pierre-Arnoux.
