Créé en 2017, le Magic Pass suisse se développe chaque année un peu plus. En termes de clients, de puissance économique et de stations partenaires. Cette année n’échappe pas à la règle. En 2025, le nombre de détenteurs du “MP” a bondi de 9,5 % – principalement grâce à un apport venant de Suisse alémanique –, le chiffre d’affaires est passé de 73 à 80 millions d’euros et 17 nouveaux sites ont fait leur entrée sur la carte.
Parmi eux, beaucoup de destinations célèbres dans la confédération (Rougemont, Gstaad, Sörenberg ou encore Meiringen-Hasliberg), mais aussi trois Françaises : Les Brasses, Praz de Lys Sommand et Le Grand-Bornand. Pourquoi ? Pour répondre à l’une des promesses fondamentales du produit qui est de proposer des endroits où pratiquer la montagne – été comme hiver – à côté de chez soi. Car pour un Genevois ou un Lausannois, il est plus simple de se rendre en Haute-Savoie que de rouler jusqu’aux confins du Valais.
- 9 années d’existence.
- 80 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2024-2025.
- 197 000 détenteurs en 2024-2025.
- 2 millions d’utilisations lors de l’hiver qui s’achève.
- 424 000 utilisations lors de l’été 2024.
- 97 destinations au total, dont 9 en France.
- 68 % de clients originaires des cantons de Vaud, du Valais et de Fribourg.
- 444 euros (son prix cette année).
« Si on peut avoir un peu plus de skieurs suisses, pourquoi s’en priverait-on ? »
Dans la station des Aravis, cette introduction est le résultat de « discussions préliminaires entamées par mon prédécesseur », indique François Pain, le nouveau directeur des remontées mécaniques bornandines. Un processus qu’il n’a pas voulu remettre en cause tant l’idée de faire partie du Magic Pass lui semble judicieuse. « Au sein de notre clientèle internationale, on a déjà des Anglais, des Belges et des Suisses, autour de 3 %. Si, en étant membre du Magic Pass, on peut en avoir un peu plus, pourquoi s’en priverait-on ? Ce sont des personnes qui se trouvent à moins d’une heure de chez nous via l’A40, qui mettent parfois moins de temps que les Annéciens à monter, on aurait tort de ne pas chercher à les attirer », analyse le professionnel.
Les décideurs du “Grand-Bo” ont probablement été séduits, aussi, par le discours de Sébastien Travelletti, le directeur du Magic Pass, qui ne manque pas une occasion de rappeler que « l’argent que les gens ne mettent pas dans leur forfait, ils le mettent volontiers dans l’hébergement, les restaurants, les bars et les loisirs ». Une formule qui fait forcément “tilt” quand on imagine le panier moyen d’un skieur helvétique.
Une station en pleine diversification de ses activités et de ses ressources
Autre intérêt : le fait pour chaque station de se voir rétribuer, en échange de la non-vente de forfait à ces clients spécifiques, une enveloppe plus ou moins conséquente pouvant aller jusqu’à 70 % de son chiffre d’affaires annuel. Ce ne sera évidemment jamais le cas au Grand-Bornand, puisque la redistribution se fait en fonction du nombre de passages Magic Pass comptabilisés, mais ce sera quand même des crédits en plus.
Une aubaine pour une station qui est en pleine diversification de ses activités et de ses ressources. « Clairement, le Magic Pass va nous permettre d’accélérer notre processus de transition », reconnaît François Pain. Et de rappeler qu’aux 40 propositions estivales existantes, il souhaite en ajouter quatre ou cinq qui sont « déjà dans les tiroirs ».
Dernier avantage, enfin, celui de faire venir des amoureux de la montagne en été, une saison sur laquelle la station mise beaucoup. En effet, 62 % des possesseurs du Magic Pass affirment l’utiliser au moins une fois entre mai et septembre.
Article issu du Dauphiné Libéré