Ouverture de la station de Saint-Hilaire-du-Touvet : « Cet hiver on y croit »

Depuis avril 2023, ils s’accrochent comme jamais à leur projet de réouverture de la station. Depuis un an et demi, ils se sont donné les moyens de cette ambition. Ils ont franchi tous les obstacles administratifs, rempli toutes les conditions, ils sont aujourd’hui en capacité de proposer un nouveau modèle d’exploitation : une gestion associative basée sur le bénévolat et une volonté farouche de clouer le bec à ceux qui les prennent pour des doux rêveurs. L’aventure aurait pu commencer l’hiver dernier, mais la neige, plutôt son absence, a contrecarré leur projet mais ne l’a pas mis à l’arrêt.

170 habitants bénévoles

Derrière l’association AG’HIL, ce sont près de 170 habitants mobilisés pour rouvrir bénévolement cette station de moyenne montagne et faire oublier qu’elle a été dévastée par une lave torrentielle en décembre 2021. Début octobre, elle s’est remise en ordre de marche. Perrine Broust d’AG’HIL avoue : « Il fallait laisser passer le printemps et l’été. L’équipe avait besoin de souffler, de se remotiver ». Le 9 octobre, alors que des vents violents incitaient chacun à rester chez soi, l’appel d’AG’HIL pour lancer la saison a bien été entendu. Dans les rangs du collectif, il y avait pas mal d’inquiétudes. Cet hiver passé sans neige a laissé des traces. Seule une descente aux flambeaux a pu être organisée.

« On ne savait pas trop comment se positionner après cet hiver sans ski, ni comment les bénévoles allaient réagir. Oui, il y avait de fortes incertitudes. Allait-on retrouver cette belle dynamique enclenchée l’hiver dernier ? », témoigne Pascual Lacroix. Le chercheur à l’Institut des sciences de la terre sur le campus a été rassuré. « La quarantaine de présents à la réunion de lancement de la saison a démontré que tout le monde est encore partant ».

S’ils se disent conscients de la réalité du réchauffement climatique ( « On est lucide, la neige à 1 000 m d’altitude, ça tire à sa fin », confirme Perrine), et de la nécessité de reconvertir ce site en activité “quatre saisons”, le 12 octobre dernier, les bénévoles ont retroussé leurs manches pour remettre en état les pistes et nettoyer la retenue collinaire qui alimente les canons à neige. Ce jour-là, il pleuvait et il faisait froid sur le plateau. Mais quand le compte à rebours est enclenché, rien ne peut les arrêter.

« On fonde quelques espoirs cet hiver »

« Notre modèle est très météo dépendant, mais on fonde quelques espoirs cet hiver. Les dernières chroniques météos expliquent qu’El Niño s’achève », croise des doigts Perrine. Le phénomène climatique naturel, qui a entraîné une surchauffe mondiale, a douché leur projet mais sans le saupoudrer de neige. « Notre objectif c’est d’ouvrir. On y croit », jure Perrine gonflée par « toute cette belle énergie déployée cette semaine ».

Une nouvelle convention a été signée avec la mairie. Quant aux bonnes volontés qui n’avaient pas fini leur formation, elles suivent des cours de rattrapage. Il ne manque plus qu’un dernier coup de tampon du STRMTG, l’autorité de contrôle de la sécurité des transports publics, pour pouvoir rouvrir le téléski du Sauzet.

« On optimise l’existant, on montre que c’est possible », rappelle Perrine, qui attend ce second souffle qui ne pourra venir qu’avec la réouverture du funiculaire. « AG’HIL, c’est une transition, on n’est pas là pour durer, mais passer le relais à un projet plus grand, un avenir quatre saisons pour le Plateau-des-Petites-Roches ».

Article issu du Dauphiné Libéré

Découvrez nos lectures liées
Restez informé, suivez le meilleur de la montagne sur vos réseaux sociaux
Réserver vos séjours :
hébergements, cours de ski, forfaits, matériel...

Dernières actus