Aux prémices de l’automne, Zian Perrot-Couttet et Damien Arnaud, qui figurent parmi les sillonneurs de pentes raides de la vallée de Chamonix, ont pris l’avion en direction du Népal avec une idée en tête : poser skis et snowboard sur la face nord-ouest du Nemjung, culminant à 7 140 mètres d’altitude.
Un camp de base situé à hauteur du mont Blanc
Arrivés fraîchement à Katmandou, capitale du Népal, il est déjà l’heure pour nos deux acolytes de partir en direction de la vallée de Phu. Au programme, une longue journée mixant bus et 4×4 à travers des routes « plus qu’impraticables », comme l’indique Zian Perrot-Couttet, le gendarme. Puis deux jours de marche supplémentaires avant qu’ils puissent atteindre le camp de base, situé à hauteur du mont Blanc, de quoi changer les standards pour nos deux Chamoniards.
« On a choisi d’y renoncer »
Le duo de choc semble bien parti et motivé pour mener à bien cette expédition. Malheureusement, de nombreux problèmes vont venir entraver leur rêve de voir pointer le sommet du Nemjung. Zian Perrot-Couttet nous raconte : « Il faut dire que la face manquait cruellement de neige d’une part. D’une autre, on regardait depuis le camp de base des immenses chutes de séracs sur l’itinéraire qu’on voulait prendre. En y ajoutant des problèmes de permis et les premiers maux de tête liés à l’altitude, le doute a créé pas mal de questionnements et désaccords entre nous… On a donc choisi d’y renoncer. »
Direction l’Himlung
C’est une dure mais sage décision. Ils se tournent alors vers un autre sommet, mais pas des moindres : l’Himlung (7 126 mètres).
Suite à deux rotations d’acclimatation, à 5 300 mètres et à 6 000 mètres, ils partent en direction du camp 1, puis marchent jusqu’au camp 2 afin de poser des affaires plus que lourdes. « Avec un réveil qui fait mal à la tête au camp 1, on décide de prendre un bon petit-déjeuner en prenant le temps. On part donc vers 10 heures pour le camp 2, on l’atteint en deux heures et demie, rapide ! Puis on redescend tout légers pour le camp de base, ou un gros repos de quelques jours avant le sommet nous attend », décrit Damien Arnaud.
Les deux Chamoniards, portant eux-mêmes leurs sacs d’une vingtaine de kilos, ont laissé sur leur passage bouche bée les sherpas du coin, peu habitués à cet effort. De forts liens d’amitié vont se forger avec eux durant leur repos avant le sommet.
« On avait la plus belle vue du monde en ridant »
Après une première nuit passée au camp 1 ou l’acclimatation semblait avoir pris effet, la nuit au camp 2 s’avère plus compliquée à avaler que prévu. « Zian a un sale mal de crâne, et mon matelas s’est explosé au passage, donc j’ai dû attendre le départ, assis face aux géants himalayens », explique le skieur. Ils partent donc à minuit pour en finir, en une fois, avec le sommet, soit 1 100 mètres de dénivelé cumulé positif dans les dents.
Au cœur d’une ascension de sept heures, ils font connaissance avec la haute altitude et luttent tant bien que mal contre le manque d’oxygène. Atteignant finalement le sommet, les Chamoniards sont prêts à poser skis et snowboard sur leur premier “7 000”, avec une face nord-ouest dotée d’une neige bonne et accrocheuse. « On avait la plus belle vue du monde en ridant, c’était sincèrement un rêve sur ma board », raconte le gendarme.
Article issu du Dauphiné Libéré