Sur les pistes, on retourne tous un peu en enfance. Il n’y a en effet pas d’âge pour profiter des joies de la glisse et foncer tout schuss dans la poudreuse. Pourtant, en vieillissant, le risque de blessure augmente bel et bien pour les skieurs. Alors, comment éviter une mauvaise chute lorsque l’âge avance ?
Adapter son comportement et connaitre ses limites
Déjà, en connaissant bien ses limites. « Les personnes âgées sont souvent plus prudentes, parce qu’elles sont conscientes qu’il y a des choses qu’elles ne peuvent plus faire », détaille le Dr Rossignol, médecin à Valloire. De plus, ce sont généralement des seniors encore fringants. « Une personne âgée qui skie encore, ça veut dire qu’elle a fait du sport toute leur vie et qu’elle n’a pas de pathologie chronique. Parmi les seniors qui skient, on ne voit pas de gens en mauvaise santé. »
Malgré tout, il convient de faire attention, notamment aux chutes, pour éviter les fractures. « Les personnes âgées font plus de fractures que d’entorses. Elles ont plus d’ostéoporose, surtout les femmes, ce qui fait qu’elles vont peuvent se fracturer le col du fémur, les vertèbres ou les poignets, davantage qu’une rupture des ligaments croisés du genou, qu’on peut retrouver chez les plus jeunes », confirme le Dr Rossignol.
« Les skis ont changé, les pistes aussi »
Pour les éviter, les médecins de montagne misent sur la prévention auprès des skieurs les plus expérimentés. « On leur dit que les skis ont changé, les pistes aussi depuis l’époque où ils ont commencé à skier », résume le Dr Maréchal, qui consulte à Beaufort, en Savoie.
« On leur rappelle qu’il faut faire attention au monde, qu’ils peuvent être moins lucides qu’avant. On leur conseille aussi d’éviter la haut-saison, là où il y a le plus de monde sur es piste, mais aussi de contrôler leur vitesse. » L’importance de l’échauffement, d’une bonne alimentation et de l’hydratation pendant l’effort est également rappelée.
L’importance du casque
Pour le Dr Clamadieu, médecin généraliste à La Plagne, le fait que les seniors renâclent parfois à porter un casque est un gros problème. « Le principal problème des personnes âgées sur les pistes c’est le port du casque. Les enfants sont tous casqués mais chez les adultes c’est plutôt du 7/10, et les personnes âgées ne voient pas pourquoi ils commenceraient à mettre un casque aujourd’hui. »
Une mauvaise habitude qui peut entraîner des pathologies graves. « Médicalement, ça a des conséquences. Souvent, ce sont gens qui ont des traitements, par exemple qui fluidifient le sang pour éviter les infarctus. Ça augmente le risque de saignement. »
Le ski reste conseillé
Malgré des risques spécifiques, la pratique du ski est toujours recommandée par les médecins malgré le vieillissement. « Dans tous les cas, l’activité est bénéfique. La balance bénéfices/risques est toujours positive », estime le Dr Maréchal. Il en va d’ailleurs de même pour les personnes en situation de surpoids. Une bonne nouvelle pour les skieurs du troisième âge !
Jusqu’à quel âge peut-on skier ? A cette question à deux balles, il n’y a pas de réponse miracle. « Il n’y a pas de limite », assure le Dr Clamadieu. « L’âge, ça ne veut rien dire. Il y a l’âge numérique, mais ce qui compte c’est l’âge biologique de chaque personne. » Malgré tout, force est de constater que les centenaires ne sont plus sur les pistes, même si certaines montagnardes, comme Olga Chappaz, ont atteint cette barrière symbolique.
