La saison estivale est lancée. Vous avez planifié des randonnées en montagne pour éviter les pics de chaleur annoncés et vous vous êtes surement demandé où planter la tente si l’objectif est de profiter de la fraîcheur d’une nuit sur les hauteurs. Question légitime et les réponses sont multiples et différentes en fonction des lieux.
Le bivouac, qui se définit par le fait de poser sa tente pour une nuit seulement, en itinérance, est une pratique de plus en plus répandue depuis la crise de la Covid-19. Elle est différente du camping sauvage, qui lui désigne le fait de rester plusieurs nuits au même endroit hors espaces prévus à cet effet. Le bivouac comme le camping sauvage sont très règlementés en France.
Ce que dit la loi
Tout d’abord, il en va de soi mais il est strictement interdit de planter ses sardines dans un lieu privé sans en avoir l’autorisation du propriétaire. Ensuite, se poser pour une nuit est possible partout où il n’existe pas d’interdiction. En revanche, et surtout pour le camping sauvage, le code de l’urbanisme interdit les lieux suivants :
- Les plages et les bords de mer
- Les routes et les chemins publics
- Les sites ou réserves naturelles protégés ou classés
- À moins de 200 m d’un accès à l’eau propre à la consommation
- À moins de 500 m d’un monument historique classé ou inscrit au patrimoine
- Les chemins et terrains privés
Et dans les espaces règlementés ?
Le moyen le plus simple de bivouaquer sans se poser de question sur la légalité de l’emplacement est de se placer non loin des refuges, qui prévoient des emplacements pour les campeurs. Sinon il faut se renseigner sur la réglementation de l’espace dans lequel vous vous trouvez. Et à ce sujet, les parcs nationaux sont très clairs.
Dans le parc national de la Vanoise, le bivouac est autorisé uniquement du 1er juin au 30 septembre, à proximité immédiate de certains refuges. Seules les petites tentes facilement démontables sont autorisées (2 personnes max) et uniquement de 19 h à 8 h du matin.
Dans le parc national des Écrins, c’est sensiblement la même chose : autorisation de poser une petite tente de 19 h à 9 h du matin, à plus d’une heure de marche des limites du parc ou d’une route, ou à proximité des refuges et des itinéraires de grande randonnée.
Dans les parcs régionaux, qui sont au nombre de 58 en France, il n’y a pas de restrictions bien définies comme celles citées précédemment. En dehors des zones classées, qui peuvent parfois recouvrir la totalité du parc régional, le bivouac est toléré à condition que cela ne se passe qu’entre le coucher et le lever du soleil, dans une tente légère et sur le même site. Pour le parc régional du Vercors, le bivouac est toléré, mais préférez les cabanes non gardées qui sont disséminées un peu partout dans le parc, mises à disposition des randonneurs pour y séjourner.
Les bons gestes à adopter
Toutes ces règles ne sont pas énoncées dans le but d’embêter les randonneurs, mais de protéger la nature et la biodiversité des lieux dans lesquels vous vous aventurez. Alors il y a aussi quelques gestes à adopter. Dans un premier temps, si vous prévoyez de cuisiner un plat chaud, préparez un réchaud car les feux sont interdits pratiquement partout.
Ensuite, ne placez pas votre campement près d’un point d’eau. Il faut savoir que les animaux s’y rendent régulièrement pour se laver et s’abreuver, alors vous risqueriez de les déranger. De même, ne laissez pas de nourriture humaine en évidence, cela peut être dangereux pour la faune. Enfin, utilisez des produits biodégradables et ramassez bien vos déchets. N’oubliez pas qu’en bivouac, vous n’êtes que de passage alors l’objectif est de ne pas déranger ceux qui vivent durablement dans ces espaces.
