De la musique avec le son d’un glacier : Ghost in the Loop est de retour

Des craquements, le ruissellement de l’eau, des échos. Les sons retrouvés dans les musiques de Ghost in the loop – Aurélien Buiron – sont plutôt singuliers. Pour cause, le trentenaire, habitant du Passage les a enregistrés dans un glacier. Celui de Zinal en Suisse. Six nouveaux titres, un EP nommé Cryosphère, qu’il raccroche à son précédent album Le Chant de la glace.

« En mars 2023, je suis allé enregistrer des sons dans ce même glacier. Un an après, pratiquement jour pour jour, j’y suis retourné. » Sur place, l’environnement avait totalement changé, « ce qui est plutôt habituel car selon la météo, le glacier n’est pas formé de la même façon ».

Capter des sons inédits

Musicien depuis l’adolescence sur de la guitare et de la basse, il s’est tourné quelques années plus tard vers l’électronique. Dans le glacier, après une éprouvante marche de trois heures pour y accéder, ce n’est pas la gratte à la main qu’il s’installe mais plutôt avec des synthétiseurs, des micros sismiques et hydrophones et un tout tas d’autres matériels pour capter des sons inédits qui peuvent, si l’on n’y prête pas attention, s’apparenter au silence.

« Il y a pas mal de sons aquatiques et des pics de fréquences réguliers. Au cœur de cette grotte, il y avait une immense colonne de glace. Avec des baguettes de batterie j’ai pu doucement la toucher et en dégager du son. Je compose des morceaux de A à Z dans des conditions très particulières. »

« Je veux parler de l’écologie de façon poétique »

Tout ce qu’il récolte se transforme ensuite en musique. « Cela peut paraître très abstrait mais derrière cette musique, il y a une histoire, un témoignage. On ne connaîtra plus jamais le glacier comme on le connaît aujourd’hui. » Au-delà de la musique, c’est évidemment une sensibilisation au réchauffement climatique que vise Aurélien Buiron. Il souhaite éveiller les consciences.

« Je veux parler de l’écologie de façon poétique. Quand je suis allé enregistrer, on a croisé un groupe de randonneurs. Ils sont restés 2 minutes, après tant d’heures de marche. Ils ont fait des photos et sont repartis aussi vite. On a été choqués de voir qu’ils n’ont même pas pris le temps de profiter de l’environnement incroyable qui les entourait. » Aurélien Buiron a déjà d’autres projets en tête. Notamment un où il voudrait partir depuis le Nord-Isère, d’une gare non loin de chez lui, pour rejoindre le cercle polaire et entamer une collaboration avec des scientifiques.

Une partie des bénéfices reversée pour des actions écologiques

Pour documenter ce deuxième enregistrement du glacier de Zinal, Ghost in the loop a été accompagné d’une équipe de vidéastes : Meet and greet. Cette dernière a produit un petit documentaire d’un quart d’heure pour permettre de voir comment l’Isérois Aurélien Buiron, qui est par ailleurs opticien, compose sa musique dans des conditions extrêmes.

La sortie de « Cryosphère » est prévue pour le 4 octobre avec un 1er single délivré le 20 septembre. Les titres seront disponibles sur le label Bandcamp et Ghost in the loop s’associe à Earth/percent. 50 % des bénéfices de la vente de Cryosphère seront reversés cette fondation qui finance des actions pour la protection de l’environnement.

Article issu du Dauphiné Libéré

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