Pour éviter les accidents sur les pistes, prenez le temps de vous adapter

« Le loisir doit rester plaisir et ne pas tourner à la catastrophe », a résumé David-Anthony Delavoët, s’adressant à un skieur de randonnée croisé sous l’Aiguille, au sommet du domaine de La Clusaz. Le secrétaire général de la préfecture de Haute-Savoie avait chaussé les spatules, ce samedi 10 février, pour suivre l’opération de contrôle menée de concert par les pisteurs de la station et le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) d’Annecy.

Quelques minutes plus tôt, gendarmes et pisteurs avaient déjà croisé en bord de piste deux autres skieurs de randonnée en ascension, l’occasion de leur rappeler que leur pratique sur les domaines skiables est strictement interdite (amende de 22 euros). Après un bref échange courtois mais trahissant une dissension de fond, le duo invité à redescendre a enlevé ses peaux de phoque.

« On sent une certaine tension mais ils n’ont rien à faire sur un domaine skiable », a commenté David-Anthony Delavoët, également sous-préfet de l’arrondissement d’Annecy. « Il existe des itinéraires hors domaine qui leur sont dédiés, ils remontent à contresens les pistes et peuvent se mettre et mettre en danger les autres skieurs », abonde le major Pierre Soba du PGHM. S’ils sont un vrai souci d’inquiétude pour le service des pistes, notamment pour les dameurs après la fermeture et à la tombée de la nuit, les skieurs de randonnée ne sont pas les seuls dans le collimateur des pisteurs et des militaires.

Attentions aux autres skieurs

En ce jour d’arrivée des premiers vacanciers, l’opération visait surtout à sensibiliser les skieurs et traquer les comportements dangereux (incivilités, vitesse inadaptée, conflits d’usage entre pratiquants).

« Beaucoup de skieurs arrivent pour profiter des pistes de nos massifs, dans des conditions de glisse difficiles, avec une neige dure, parfois gelée. Il faut skier doucement les premiers jours, prendre le temps de s’adapter, skier sur les pistes adaptées à son niveau, ne pas se surestimer, ne pas prendre de risques inconsidérés et faire attention aux personnes qui se trouvent en aval comme en amont », a énuméré le représentant de l’État.

Postés en bordure de piste, pisteurs et gendarmes n’ont pas attendu longtemps pour voir dévaler quelques skieurs à pleine balle, slalomant entre les pratiquants aux allures plus modérées. Certains ont pu être rattrapés et invités à prendre conscience de leur dangerosité.

Adapter sa vitesse

« Débutants, expérimentés ou freeriders, de plus en plus de profils de skieurs de tous âges cohabitent sur les pistes. Il faut skier à son niveau je le répète, être équipé d’un casque et d’une dorsale et surtout faire attention aux autres, encore plus aux enfants, il faut ralentir, ne pas présumer que l’on peut s’arrêter comme ça, l’enfant peut tomber, commettre un écart, il faut adapter sa vitesse, c’est la clé pour éviter les drames », insiste David-Anthony Delavoët.

Preuve de l’enjeu de sécurité, les chiffres de l’accidentologie du début de saison sur la station de La Clusaz : +7,5 de secours par rapport à l’année record à la même époque. Moins de secours médicalisés certes mais plus de collisions. Et un sentiment d’insécurité sur les pistes qui grimpe, comme en attestent les enquêtes de satisfaction menées auprès de la clientèle.

« Le public doit prendre conscience du danger »

« Les hivers depuis deux ans ne sont pas faciles. On a une forte augmentation depuis le Covid des activités outdoor qui engendrent des problèmes de cohabitation et de sécurité sur les domaines skiables », insiste Alexis Cachat, responsable du service des pistes de La Clusaz et conseiller massif auprès du préfet de la Haute-Savoie pour les Aravis.

Un constat que le maire de La Clusaz enfonce sans ambages. « Les gens pensent qu’ils sont en pleine liberté sur les pistes, on y marche, on y fait de la rando, on y skie de nuit. Cela pose un vrai problème de sécurité. Depuis le Covid, on se rend compte que les gens se lâchent et que la nature est devenue un terrain de jeu, quelles que soient les circonstances. Cela ne doit pas être le cas. Il y a un travail collectif à effectuer sur la durée pour que le grand public prenne conscience des dangers. Il nous faut retrouver un fonctionnement normal de nos stations », a exhorté le maire de la station Didier Thévenet. La pratique de la randonnée à ski sur les pistes, notamment à la nuit tombée ou très tôt le matin, cristallise les tensions.

De réels risque de mort la nuit sur les pistes

« Quand le domaine skiable ferme, pisteurs et dameurs préparent jusqu’à l’aube les pistes pour le lendemain. Elles ne doivent pas être fréquentées par les randonneurs à ski ou en raquettes », rappelle David-Anthony Delavoët, « les dameuses avancent parfois vite pour remonter et étaler la neige. Autre phénomène méconnu, il y a des points d’arrimage en bord de piste auxquels les dameuses accrochent leur câble pour les tirer. Ces câbles de 10 millimètres ne sont pas toujours visibles selon les portions, de surcroît à la nuit tombée. Ces câbles font entre 1 000 et 1 400 mètres et ils se tendent et détendent. Ils représentent un risque mortel, pour ceux qui évoluent dans sa trajectoire. »

Chaque nuit à La Clusaz, une quinzaine de dameuses œuvre, dont sept sur câble.

Article issu du Dauphiné Libéré

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