Breffni Bolze ne peut pas s’en empêcher. Quand il voit un déchet par terre, il doit le ramasser. Qu’il soit concerné par une opération de nettoyage de sa commune, à L’Isle-d’Abeau, ou qu’il soit sur le toit du monde, au Népal. Du 27 avril au 26 mai, avec sa fille Nora et une équipe de bénévoles, ils ont en effet ramassé 850 kilos de déchets sur le trek d’accès au camp de base de l’Everest, sur le versant sud, jusqu’au sommet de l’Ama Dablam, à 6 812m d’altitude, « l’un des plus beaux sommets du monde ».
« C’est une partie qui est hyper fréquentée, hyper touristique : tous les ans, il y a plus de 50 000 personnes qui s’y rendent », avec toutes les problématiques environnementales que cela comporte.
« C’est déroutant »
Sur la vidéo de 7 minutes qui récapitule cette expédition, les déchets sont partout, à Katmandou, sur les sentiers alors que des poubelles sont installées presque tous les kilomètres, près des rochers, dans la neige, en pleine nature. Partout. Pas un espace ne semble échapper à cette pollution.
« C’est déroutant, confie Breffni Bolze. Je distingue deux phénomènes : il y a la partie trek, confrontée à un tourisme de masse et à des populations qui ne sont probablement pas assez sensibilisés à l’environnement ; et il y a la partie de l’ascension, où les alpinistes sont parfois soumis à des aléas climatiques, à la fatigue, et ne s’embarrassent pas de leur matériel trop lourd. Je ne le comprends pas non plus. Pour moi, tu peux prendre deux minutes pour emporter tes affaires avec toi ».
Breffni, Nora et l’ensemble de l’équipe sont arrivés à Katmandou, capitale du Népal, à la fin du mois d’avril, mais leur aventure a véritablement démarré à Lukla, à 2 800 m d’altitude. Ils ont ensuite rejoint, 10 jours plus tard, à Pangboche des étudiants en architecture et de l’Institut polytechnique de Grenoble membres de l’association Tri-Haut pour l’Everest. Ces derniers travaillent sur la construction d’un centre de tri qui permettra de transformer sur place des plastiques en petites figurines de yak et en matériaux de construction.
« J’ai déjà envie d’y retourner »
Là, à Pangboche, les bénévoles ont notamment organisé un grand nettoyage de printemps et ont récolté plus de 450 kilos de déchets à l’aide d’une soixantaine d’habitants. Ensuite, il a encore fallu monter, encore et encore, jusqu’au camp de base de l’Everest, puis Breffni est monté en haut de l’Ama Dablam.
En tout, les six bénévoles ont marché plus de 130 kilomètres et avalé environ 6 000 mètres de dénivelé au cours de leur périple. Mais cela en valait la peine d’après Breffni Bolze : « Nous avons noué des contacts sur place avec les agents du SPCC (Sagarmatha pollution control committee) et l’armée népalaise sur le camp de base à 5 300 m d’altitude. J’ai déjà envie d’y retourner, d’aider les étudiants grenoblois pour léguer ce centre de tri aux habitants, dit le Lilôt. Cela nous a aussi permis de faire de la sensibilisation, là-bas mais également ici, dans les écoles de la commune dans lesquelles nous sommes intervenus. C’est une expérience qu’on a vraiment partagée du début jusqu’à la fin avec notre entourage, notre ville, notre équipe, les habitants sur place. C’est ce qui la rend extraordinaire ».
Article issu du Dauphiné Libéré