Après une escale à l’église Notre-Dame-de-la-Gorge, haut lieu de l’art baroque, engagez-vous à votre rythme vers la gauche au droit de l’édifice pour franchir le torrent du Bon Nant qui rugit dans son lit rocailleux. Le site est le point de passage obligatoire des pèlerins pressés de l’ultra trail du Mont-Blanc qui montent en enfer vers l’effort extrême.
Devant vous se dresse la voie romaine, artère majeure bien avant les Romains, de la traversée des Alpes durant l’Antiquité entre l’Italie et le Val-Montjoie, région peuplée de Ceutrons, une tribu celte pratiquant l’élevage qui avait besoin, pour la fabrication de fromages, de faire venir du sel de Moutiers, via le Col du Bonhomme (2329 m).
Attention pour un échauffement, cela monte un peu raide dans la forêt sur les dalles de roc qui faisaient office de route pour les chars !
Au départ du refuge des Près, vous pouvez rayonner été comme hiver (raquette et ski de randonnée) vers les lacs Jovet, le col du Bonhomme, le refude de Tré la Tête ou de la Balme.
Au cœur de la plus haute réserve naturelle de France
Après le pont romain de la Téna (1392 m), en rive droite du Bon Nant, vous cheminerez entre les granges et chalets d’alpage, direction le chalet-refuge de Nant Borrant (1460 m), un ancien hôtel (capacité de 37 places) que vous laisserez pour continuer votre montée jusqu’au plat de la Rollaz, au pied de l’aiguille de la Pennaz. Profitez, vous êtes au cœur de la réserve naturelle des Contamines, la plus haute de France.
À votre arrivée au refuge, vous serez accueillis par les sourires d’Adeline et Céline, les deux gardiennes d’un refuge qui fonctionne à l’année (fermeture annuelle le 28 octobre jusqu’à mi-décembre).
« Nous avons entièrement rénové ce vieux chalet d’alpage pour le transformer en un refuge ouvert 9 à 10 mois de l’année en misant sur le confort des lieux » explique Pascal Chapelland, guide à la Compagnie de Saint-Gervais/Les Contamines, l’origine de ce projet de refuge aux quatre saisons.
« Le projet prévoyait un chantier de 25 mois et nous avons réalisé les travaux en 10 mois. Et pourtant, au printemps 2020, nous avions une épaisseur de neige de près de 8 mètres à chasser » se souvient le guide.
Et le refuge a ouvert le 14 juillet 2021, jour de fête nationale avec une attention particulière portée au choix des matériaux, sur le captage des eaux de source, (l’alpage « hébergeait » des vaches consommatrices en eau) et l’éco-responsabilité avec deux énergies (gaz et solaire avec photovoltaïque) principales pour alimenter le refuge.
Avec une capacité de 30 lits (dortoir de 4), des douches et une bonne table à base de produits locaux, le refuge des Près a trouvé son modèle économique en s’appuyant sur une très belle aventure humaine.
En dépassant une bifurcation sur la gauche au niveau d’un replat (présence d’un banc), vous trouverez le départ d’un sentier sur la droite en direction des Prés. Le paysage change avec un sentier à découvert au début, puis en sous-bois avant de traverser des alpages où les vaches paissent encore paisiblement fin septembre en attendant la démontagnée.
Tout en poursuivant votre randonnée, levez les yeux pour les panoramas mais gardez un œil sur la signalisation. N’empruntez pas le sentier qui part à droite vers le col de la Fenêtre avec vue imprenable sur le Beaufortain, gardez le cap vers le refuge des Prés que vous atteindrez après 2 h 30 voire 3 heures de marche… comme on arrive au paradis.
Une escapade de 700 mètres de dénivelé. Pour redescendre, vous pouvez reprendre le même itinéraire en sens inverse ou revenir par la Balme, pour faire une boucle ! En descendant, le sentier passe à côté du refuge de la Balme et du refuge de Nant-Borrant. Vous trouverez également une fontaine après le refuge de la Balme, sur le plat de la Rollaz.
Ancienne rameuse de haut niveau, Caroline Freslon a quitté les bassins d’aviron pour s’accomplir dans le trail, le randonnée et le ski de randonnée. Ambassadrice Columbia, elle a créée son entreprise Cinquième élément basée à Saint-Gervais qui accompagne les amateurs dans leur pratique outdoor à l’année. Pour Mon séjour en montagne, elle délivre quelques conseils pour bien vivre sa sortie en montagne :
- Consulter la météorologie en amont de la sortie pour évaluer les températures et les précipitations qui détermineront les vêtements que l’on portera.
- Informer son entourage de la destination de la randonnée.
- Étudier l’itinéraire sur une carte IGN. Le tracé GPX sur son portable, c’est pratique mais attention aux zones blanches.
- Faire attention au contenu et au poids de son sac avec au minimum : un vêtement chaud, un vêtement imperméable, une couverture de survie et une gourde et quelques barres énergétiques.