Découvrez les meilleurs skis de freestyle pour l’hiver 2023-2024

C’est la révolution dans notre catégorie freestyle. Jusque-là destinée exclusivement aux amoureux du park, à ceux capables de remonter 500 fois par jour à pieds pour passer ce fichu trick sur lequel ils butent depuis si longtemps, la catégorie s’élargit désormais aux skis de freestyle plus polyvalents. En effet, le marché a évolué ces dernières années, et les planches de freeski orientées freestyle trônent désormais en bonne place dans les racks. On a également élargi le patin des skis demandés, testant leurs aptitudes en flat, en rail et sur les tables de l’Alpe d’Huez, mais aussi dans la neige fraîche et même sur la piste. Un menu complet !

Armada – Edollo (180 cm)

En donnant à tester le pro model développé par Henrik Harlaut, la star suédoise du slopestyle et du big air, Armada a annoncé clairement la couleur. En effet, celui-là n’est pas pour les débutants, et ceux qui cherchent des planches tolérantes pour s’initier au freeski vont se donner quelques sueurs froides. Exigeant, cet Edollo reste polyvalent, même s’il est davantage attiré par le park et que son manque de maniabilité fait baisser sa note n’accessibilité. Les freestylers expérimentés pourront tout de même jouer avec, à condition d’être bien placés et de ne pas s’endormir. Performant sur piste, mais aussi en l’air et en réception, il a ce qu’il faut pour contenter les experts.

Atomic – Bentchetler 90 (175 cm) / Palme de l’accessibilité-performance

Si vous voulez faire plaisir à nos testeurs pour Noël, offrez-leur une paire de “Bent” ! Comme l’an dernier, ils n’ont pas pu s’empêcher de lui décerner la palme de l’accessibilité / performance, en raison de sa polyvalence à toute épreuve. Hyper maniable, vif, aussi bon en piste (surtout quand on le monte un petit peu plus à l’arrière) que pour jumper, il a toutes les qualités pour séduire le freestyler moderne. Le seul bémol pourrait concerner la peuf puisqu’avec 90 mm au patin, ce n’est pas le meilleur en portance. L’un de nos testeurs le recommanderait toutefois « à un freestyler intermédiaire comme à un mec qui tourne en Coupe du monde ». C’est dire si la palette est large ! Puissant quand on lui rentre dedans, il peut aussi se révéler doux et magnanime avec ceux qui ont besoin de temps pour progresser.

Black Crows – Mirus (178 cm) / Palme de la performance

Ce Mirus n’est pas fait pour les minus. Vous l’avez ? Malgré un rayon annoncé autour de 13 mètres, il n’a pas brillé par sa maniabilité, mais plutôt donné la sensation d’un ski costaud qui ne se déforme pas si facilement. Ce que confirment nos mesures de flex… Un manque d’accessibilité heureusement compensé par de grosses aptitudes sur piste et en freestyle, qui ont séduit notre crew. Vif et joueur, il nécessite toutefois de l’engagement pour donner sa pleine mesure, ce qui n’est pas pour rassurer les petits niveaux. Pour les meilleurs freestylers, il se révèlera un compagnon dynamique et motivé, ce qui lui vaut de repartir avec la palme de la performance avec une mention spéciale pour sa polyvalence sous le bras !

Dynastar – M-Free 99 (179 cm)

Avec ce M-Free, Dynastar a joué la carte de la polyvalence, partant du principe que le freestyle ne se cantonne pas qu’aux snowparks. En effet, ce n’est pas le terrain de prédilection de ce ski qui préfère aller voir un peu partout pour trouver de quoi se sustenter. Avec son talon assez souple, ses gros rockers devant et derrière et son patin assez large, il a procuré de bonnes sensations en flat comme en freeride. Peu enclins à claquer de grosses réceptions, on ne le recommande pas à ceux qui sautent haut dans le park. En revanche, ceux qui cherchent à s’initier à la pratique, ou qui veulent un ski capable de tout faire de la piste à la peuf en passant par quelques petits tricks, pourraient y trouver leur compte.

Elan – Playmaker 91 (180 cm)

Dans une équipe de sports co, le meneur de jeu, c’est celui qui fait briller les autres et donne le tempo du match. Mais le playmaker, c’est aussi un ski polyvalent qui devrait convenir à un large panel de freeskiers. Sans cambre et avec de petits rockers, il a du jus et assure en vivacité, maniabilité et aptitudes freestyle, du flat aux tables. En dehors du park, on a également aimé sa polyvalence, puisqu’on l’a senti à l’aise sur piste et pas désagréable en “toutes neiges tout terrain” comme on dit l’Ensa. Pas un monstre de perf, il n’a toutefois pas montré de gros point faible, ce qui en fait un ski tout à fait conseillé pour progresser à son rythme, sans se concentrer uniquement sur le park.

Faction – Studio 1 (178 cm) / Palme de la performance

Attention, voilà du lourd ! Après avoir décroché le coup de coeur l’an passé avec le Prodigy 1.0, Faction est de retour sur le podium avec ce Studio 1 qui a fait des ravages, au point de décrocher la palme de la performance à égalité avec le K2 Poacher. Très maniable, hyper vif, top sur la piste, il a également excellé en switch et en réception. Pour résumer, c’est un excellent ski de park, qui a tout ce qu’il faut pour contenter ceux qui sautent haut, tournent vite et replaquent fort. Pour autant, il n’est pas aussi exclusif que cela et il n’est pas nécessaire d’avoir un niveau de dingue pour se faire plaisir en le chaussant. Pas très polyvalent, il reste tourné vers le park et pas tellement vers le freeride, avec une silhouette plutôt effilée.

Head – Oblivion 94 (184 cm)

Pas de surprise avec l’Oblivion, qui est de retour pour un nouvel hiver avec un objectif toujours aussi précis : envoyer la purée sur des gros modules. Ici, la polyvalence est mise au second plan et on ne peut pas le recommander à ceux qui veulent partir en hors-piste ou tailler des courbes avant d’arriver sur les kicks. Son royaume à lui, c’est le park et surtout les tables. S’il n’est pas mauvais en flat, ce n’est pas non plus le plus maniable dans ce programme. En revanche, avec sa construction solide et son flex musclé, il excelle à la réception des gros kicks ainsi que dans les airs. Débutants et freestylers occasionnels, passez votre chemin, vous trouverez de quoi satisfaire vos appétits ailleurs. En revanche, les experts du park ont là ce qu’il faut pour élever le curseur et épater la galerie.

K2 – Poacher (177 cm) / Palme de la performance

Si vous cherchez une brute de performance pour éclater le park, le Poacher risque bien d’être votre futur compagnon d’aventure. Joss Christensen, Colby Stevenson ou Ferdinand Dahl se sont déjà laissés séduire par ce ski performant mais exclusif, doté d’une construction Carbon Boost et d’un noyau alliant sapin et peuplier. Assez dur pour le flat, même si sa maniabilité n’est pas catastrophique, il s’exprime bien mieux lorsque la taille des kickers augmente. Comme vous pouvez le constater sur le radar au-dessus de ce commentaire, ce n’est pas le plus polyvalent et s’il fera le job dans la traffole, il n’a brillé ni sur la piste ni dans la peuf. Un pur ski de park, pour lequel il faut avoir un solide niveau technique et qui repart avec l’une des trois palmes de la performance !

Line – Chronic 94 (178 cm)

L’an dernier, nous avions passé au banc d’essai le Blend, un ski sympa pour jouer en flat mais vite limité sur les plus gros modules. Cet hiver, c’est le Chronic qui nous a été proposé, un ski plus costaud mais toujours focus sur le park. Si les freestylers le connaissent bien, il a été revu à l’intersaison avec notamment une construction optimisée et l’apport d’une nouvelle technologie Thin Tip pour augmenter la durabilité de la spatule et du talon. Avec de belles aptitudes freestyle, que ce soit en flat ou sur les kicks, il a beaucoup plu à nos testeurs, qui le destinent à un large panel de pratiquants, à l’exception des plus timorés. Ceux qui veulent davantage de polyvalence pourront se tourner vers son grand frère, le Chronic 101 qui fait son apparition dans la famille.

Movement – Fly 90 (178 cm) / Coup de cœur

Il y a du nouveau chez Movement, et du très bon ! La famille Fly s’agrandit avec une tripotée de nouveaux skis pour les riders, les rideuses et même les kids. Ce Fly 90, doté d’un cambre classique et d’un double rocker et designé en collaboration avec Thibault Magnin, a reçu le coup de coeur de nos moniteurs de l’Alpe d’Huez, en raison de sa capacité impressionnante à tout bien faire. Maniable et efficace, il assure sur piste comme dans le park, où les réceptions sont rassurantes, le pop jouissif et le flat instinctif. Dynamique et incisif, il a tout ce qu’il faut pour satisfaire les amoureux du park, et pas seulement les experts. Pour trouver un peu plus de polyvalence, on pourra se tourner du côté des versions 95, 105 ou même 115 mm, histoire de se mettre un peu de peuf dans les moustaches !

Nordica – Unleashed 98 (174 cm)

Chez les Italiens de Nordica, on ne rigole pas quand il s’agit de construire un ski de freestyle. En effet, ce Unleashed 98 a la tronche d’un ski puissant, avec un patin large et une composition épaisse. Une impression confirmée quand on ouvre le capot, avec du Ti et du carbone sur toute la longueur pour accompagner le noyau bois. Pour autant, ce n’est pas un monstre de performance, notamment dans le park, et c’est plutôt aux pratiquants débutants et intermédiaires qu’il s’adresse. Pour eux, maniabilité et vivacité sont au programme, ce qui le rend agréablement accessible. La polyvalence est également au rendez-vous, que ce soit sur piste ou en hors-piste. Un ski solide et complet, qui permet de passer partout mais qui manque de jus pour tout défoncer dans le park.

Rossignol – Blackops 98 (182 cm)

En voilà un qui a bénéficié à fond de l’évolution de cette catégorie, avant orientée uniquement vers le park et désormais ouverte au freestyle polyvalent. En effet, ce n’est pas seulement dans le park que ces Blackops 98 (qu’on retrouve également en version 92 mm), ont du répondant. S’ils font le job sur les tables et en flat, malgré une maniabilité moyenne, ils ont surtout la capacité de s’adapter à pas mal de terrains. Globalement tolérants, les Blackops s’en sortent également remarquablement en hors-piste, profitant de leur largeur pour donner de la portance au skieur. Moins convaincants en flat et sur piste, ils restent un compromis intéressant pour ceux qui aiment le freestyle dans toute sa largeur.

Völkl – Revolt 96 (181 cm)

Il y a du nouveau chez Völkl côté freestyle. Les Revolt 104 et 121 apparaissent dans les racks, sans oublier ce Revolt 96 qui remplace le 95, avec un millimètre de plus au patin et un shape revu. Alors que le Revolt 90 sortait régulièrement comme un modèle de performances, ce 96 n’a pas soulevé le même enthousiasme. Si sa maniabilité n’est pas si mauvaise en comparaison de ses mensurations, il est plus porté sur le freeride que sur le freestyle, et pas franchement facile à utiliser. Dans le park, on n’a pas senti de grosses qualités en flat, sur les rails ni sur les réceptions engagées. En revanche, les très bons freeskiers, voire les experts, qui cherchent à dépasser les jalons et éventuellement tenter quelques tricks pourraient se laisser séduire.

Zag – Slap-98 (180 cm)

Alors que la grosse nouveauté de la saison est le Slap-92, la version 98 est toujours en place pour la marque française. Disons-le tout de suite : ces skis ne seront pas les fidèles destriers des ponceurs de park. Peu adaptés au switch, avec des spatules arrières pas très relevées, ils n’ont pas non plus montré d’aptitude freestyle particulière. En revanche, dans la peuf, leur terrain de jeu favori, c’était largement plus convaincant. Portants, maniables et rassurants, ils ont de belles qualités à faire valoir notamment pour ceux qui ne cherchent pas la perf à tout prix. Dotés d’une accessibilité fort intéressante, ils conviendront à ceux qui passent la majorité de leur temps hors des pistes et qui veulent éventuellement passer sur le park de temps en temps.

Comment les tests Ski Chrono sont-ils rédigés?

Petit point de méthodologie… Pour réaliser ces tests, Ski Chrono réunit durant une semaine un panel de testeurs et de testeuses qui passent chaque ski au crible. La plupart d’entre eux sont des moniteurs et des monitrices de l’ESF, habitués à skier tout l’hiver dans toutes les conditions. Chacun remplit une fiche après sa descente, avant un débriefing en commun où l’on détermine à qui on conseille tel ou tel ski, pour quelle pratique il est fait et quels sont ses points forts et ses points faibles. 

Coup de cœur : Le meilleur ski de la sélection, tout simplement, qui fait l’unanimité auprès des testeurs.

Palme de la performance : Le ski le plus efficace et le plus performant, exigeant techniquement et physiquement.

Palme de l’accessibilité-performance : Le meilleur rapport entre la facilité d’utilisation et les performances du ski, offrant une mage de progression importante.

Palme du Cruising : Un ski qui arrive à conjuguer performance et plaisir : des modèles accessibles et performants, davantage tournés vers une pratique plaisir.